lundi, février 26, 2007

Desproges

Voici deux fois le même sketch audio.
Le premier est le sketch avec uniquement la photo de ce grand homme trop tôt disparu, surtout dans l'écriture de nos "comiques" actuels...
Le second est un montage avec des photos, que je ne trouve pas toutes pertinentes par ailleurs, mais la musique l'accompagnant est bienvenue et le rendu final est relativement bon.
Prenons-en de la graine, rien n'a changé depuis.



vendredi, février 23, 2007

Laïcité, je pleure ton existence.

Selon un sondage TNS/Pèlerin dont le résultat est placardé sur tous les murs grâce à la page Qui Vive éditée par RSF (Reporters Sans Frontières) 79% des français jugent "inacceptable" de se moquer publiquement d’une religion.
Mais qu’est-ce que c’est que cette merde? Déjà que je trouvais les français apathiques et (très) peu exigeants, euphémisme… les voilà devenus frileux et stupides (scoop). Depuis quand ne peut-on pas publiquement se moquer des religions? Et pour quelle raison ?

Cette grande et salutaire loi de 1905 n’est définitivement comprise par personne. Entre Sarkozy qui veut financer des mosquées, a des accents christiques quand il parle d’ouverture (« Laissez-les venir à moi… ») ou Ségolène qui se prend pour la Vierge voire se la joue "Petit père du peuple" et les gens qui pensent que, la religion devant rester dans le domaine de la sphère privée, refusent d’en parler ou de s’en moquer, personne n’a rien capté.
D’un pur point de vue exégétique, le fait que les gens évitent d’en parler n’est pas plus mal car ils n’y connaissent rien pour la plupart: soit ils se disent catholiques et croient en la réincarnation soit ils sortent le non argument tarte à la crème de la guerre des religions (petit amalgame entre les dirigeants humains qui se sont emparés d’un pouvoir pour satisfaire leurs desseins malhonnêtes et le canevas de vie proposé voire la philosophie offerte par les réflexions qui découlent de l’étude ou de la lecture des textes sacrés) ou encore soutiennent que Mahomet ne peut être représenté ce qui est faux (les exceptions sont légions).

Mais si je parle en tant que citoyen français catholique alors j’encourage plus que vivement à se moquer, à rire, à détourner en dérision les religions.
Toutes, quelle qu’elles soient, doivent être le sujet de blagues sinon où est la liberté d’opinion et de parole? Comment Montesquieu aurait-il pu écrire Les Lettres persanes et faire en sorte qu’elles aient un impact si 79% de connards jugeaient inacceptable de se moquer des religions? Ce qui est inacceptable c’est qu’on se retrouve cerné par les frileux bouffis de pensée unique, pétrifiés par un quarteron de tarés fondamentalistes. Ces derniers excitent des foules entières quasiment pas éduquées ou si peu. La situation pour la majeure partie des musulmans dans les pays du Moyen-Orient, d’Asie du Sud-Est et d’Afrique est à peu près la même qu’en France au Moyen Age: ils n’ont pas accès aux textes, on les empêchent de penser et d’être critique par rapport à ce qu’ils lisent ou le peu que l’on veut bien leur raconter. Ils sont bâillonnés et ont des réactions extrêmes par carence d’information et vous voudriez que le reste du monde qui jouit d’une liberté d’expression et d’une liberté de culture tombe dans le même écueil par crainte? Crainte de quoi au juste?

Je ne suis pas sûr de saisir le ressort profond -s’il y en a un- de ce refus de se moquer…
Si c’est de la peur, primo, ce n’est pas un ressort profond; c’est un réflexe de bête traquée et ça me ferait un peu mal au cul qu’en France on en soit encore à ce point 100 ans après la loi sur la laïcité, des philosophes du XVIIème siècle qui ont intelligemment critiqué les religions et l’avènement des libres-penseurs qui est une bénédiction pour les esprits (si la pensée est argumentée et logique) et j’en passe.
Secondo, ce serait quand même un peu fort que dans un pays qui est devenu majoritairement athée ou agnostique, ou en tout cas dans lequel on observe une baisse significative de la spiritualité soit un pays où l’on redoute les religions (même si dernièrement une poussée de fièvre est à noter. Qui n’est par ailleurs pas tout à fait de mon goût étant donné que le contexte pour y adhérer n’est pas le plus serein qu’on ait vu). Vous avez la chance de pouvoir penser ce que vous voulez, de pouvoir aller vers tous les courants possibles, de chier sur les Eglises et de le revendiquer et vous avez les fesses qui font bravo? Ca vous dit quelque chose de la confiture donnée aux cochons?
(J’emploie la troisième personne du pluriel parce que vu le taux, il y aura mathématiquement un mec qui passera sur ma page et adhèrera à l’opinion exprimée dans le sondage, alors qu’il me lise et qu’il s’y reprenne à deux fois avant d’être idiot).

Rien ne peut-être pire pour l’éveil d’une spiritualité saine et librement consentie donc dans laquelle on s’épanouit totalement, qu’un manque d’information ou qu’une crainte sourde d’elles [les religions, cette fois-ci]. En outre un esprit libre, totalement informé et équilibré se doit d’avoir un minimum de distance par rapport aux religions avec tout ce que ça comporte: dogme, histoire, foi, adeptes, etc.
La religion de nous jours c’est tout et n’importe quoi: c’est en principe, pour les différentes Eglises, une sorte de mode d’emploi de la vie pour atteindre un idéal, c’est un passeport social pour les catho tradi pharisiens qui pullulent -et qui me font bien chier vu l’image qu’ils donnent de ma religion, c’est un moyen d’assurer une organisation sociale autoritaire et archaïque pour des musulmans qui n’ont manifestement pas lu la partie qui se déroule à Médine dans Coran, c’est un moyen de se croire libre de tout au prétexte qu’ils sont le peuple élu pour certains juifs et j’en passe. Ces trois dernières catégories de connards n’ont rien compris au message d’Amour universel délivré par leur religion et ne font qu’utiliser leur religion. C’est une couverture respectable pour toute sorte d’actes ou d’opinions extrêmes, injustifiables et négationnistes des droits les plus fondamentaux ainsi que de l’égalité de tous les humains quoiqu’ils puissent être.
La religion c’est personnel et aujourd’hui, grâce à Dieu, ce peut être n’importe quoi dans des pays libres comme le nôtre: le jazz, le foot, le mouvement straight edge, l’automobile, la peinture, le rugby, la cuisine, n’importe quoi! Alors pourquoi pourrait-on se foutre du foot et des animateurs radio d’émissions sur le jazz et pas du christianisme ou de l’islam ou du judaïsme?
Reste à toujours avoir en tête que la foi est quelque chose de bien particulier (elle transcende l’humain), à presque différencier des religions (d’où les déistes). Donc, si ce n’est la foi qui appelle des réflexions bien particulières, les religions ne sont que l’œuvre d’hommes et n’ont donc qu’une valeur égale aux autres.

Dans le cas où il s’agit de frilosité ou d’un jugement issu d’une réflexion, on est vraiment dans un pays de merde peuplé de cons. Comment peut-on refuser la critique sous quelque forme que ce soit? Moquerie, remise en cause, dérision, rejet, adhérence, tout est à prendre, absolument tout.
Au risque de plagier Arnold et Willy « Il faut de tout pour faire un monde » et certainement pas un clivage binaire (si vous voyez à quoi je fais aussi allusion) et stérile avec les croyants d’un côté et les non-croyants de l’autre. Il faut un mélange, un débat (post à venir sur cette notion), un échange. Quelque soient ses termes, il faut à tout prix éviter la pensée unique ou les retranchement voire pire, le prosélytisme.
Ce que je dis est valable pour tous les sujets, positions, opinions, plans possibles et imaginables; mais ce message de liberté est d’autant plus important dans ce monde qui connaît une époque où le dialogue interreligieux, interactif (désolé je ne peux m’empêcher de faire des écarts à connotation politique type avril 2007) et "inter-convictions " est au plus mal.

Il est temps de prendre conscience de nos droits les plus fondamentaux et de les utiliser à bon escient pour un monde (visons large) plus à l’écoute l’un de l’autre, plus cultivé, plus pertinent, plus critique, plus éveillé, plus frais. Si on refuse de se moquer des religions on dit « désolé bonhomme va te faire foutre » (Freedom for King Kong) à ceux qui ne le peuvent pas alors qu’ils le voudraient, on empêche ceux qui croient de réfléchir et de remettre en cause leurs croyances, on permet à ceux qui voudraient instaurer une pensée unique ou une religion hégémonique d’affirmer que nul ne peut critiquer leurs dires. On aide tous ces connards de dogmatiques béni-oui-oui ou fascistes. On verrouille les pensées, les opinions et les consciences et du coup on boucle l’Histoire.
Allez les gars ! Remballez tous, on a la religion qui faut, y a plus rien à toucher, on se casse !

Si vous voulez d’une société qui rejette les droits qu’elle a acquis au prix de litres de sang et de vies innombrables et, du même coup, fouler au pied ces mêmes droits qui seront –je le crains- obtenus dans les mêmes conditions par d’autres peuples, alors vous prenez le premier avion pour l’Iran ou la région sud de l’Afghanistan. Et vous arrêtez de faire chier ceux qui veulent penser librement et sans peur. Ceux qui veulent être éclairés et lucides dans leur choix vous font chier? Alors c’est à vous de dégager, allez dans des pays où l’on ne peut pas se moquer publiquement des religions et vous verrez l’ambiance. Vous y réfléchirez à deux fois avant de prendre une position d’obscurantiste.
Bande de cons ! Lâchez-vous et cultivez-vous au lieu de raconter de la merde dans les sondages et de vous offusquer pour deux dessins. Arrêtez de vous la jouer catho tra ou fondamentalistes et gardez bien en tête que vous faites partie d’une minorité sur Terre à pouvoir jouir de toutes les libertés actuelles alors exercez-les bien et toutes ! Défendez-les et ne les rejetez pas sinon vous ferez le jeu de ceux qui détruisent l’âme et l’esprit humain.
Aux caricatures citoyens !

dimanche, février 18, 2007

Food for thought

Philippe Malaurie, Personnes et famille, Cours polycopié de droit civil, 1978-79.

I_ Droit de la famille et mœurs
L’impuissance des lois
C’est un thème aujourd’hui répandu que l’impuissance des lois dans une matière aussi privée que celle-ci, qui relève d’avantage d’autres sources que de la loi. Sur la vie quotidienne et intime des hommes, la pression sociale s’exerce de façon beaucoup plus spontanée et effective par la religion, la morale, les mœurs et le folklore.
Ces rapports entre la loi et les mœurs (largement entendus) peuvent être compris de deux manières : adaptation et désengagement.

a) Adaptation
L’adaptation du droit au fait est un thème ancien et persistant, aujourd’hui puissamment repris (voir d’une manière générale, Carbonnier, Sociologie juridique […] Atias et Linotte, le mythe de l’adaptation du Droit au fait […]) Quid leges sine moribus ? (qu’est-ce que les lois sans les mœurs?) Les règles légales doivent coïncider avec l’état des mœurs, le Droit doit être en accord avec les faits. Le propos est général, mais il est surtout affirmé en matière familiale.
Si répandu qu’il soit, le thème me paraît contestable, surtout quand il est présenté de manière aussi tranchée, et je propose trois objections.
1°) La connaissance des mœurs est souvent difficile et des réalités minoritaires ou marginales se voient conférer plus d’importance qu’elles n’en ont, par le bruit qu’elles font.
2°) De nombreux faits sociologiques sont neutres et ambigus et appellent un choix de politique législative […] (Carbonnier op. cit.).
3°) Surtout il y a un abîme entre le fait et le Droit; selon le mot célèbre d’Henri Poincaré, un million d’indicatifs (le fait) ne feront jamais un impératif (le Droit): ce n’est pas parce que des millions de Français commettent la fraude fiscale que celle-ci doit être érigée en règle.

Le débat risque de tourner court. On peut inverser le principe (M. Carbonnier parle d’un jeu de raquette : Droit civil p.14). Quid mores sine legibus? (Que deviennent les mœurs quand il n’y a pas de loi?). Une société qui revient aux lois instinctives, enfants qui laissent mourir leurs parents et inversement, femmes folles de leur corps qui se conduisent comme des chiennes, mâles violents et dominateurs – un monde de voyous.

b) Désengagement
C’est autrement, sous forme de désengagement, que M.Carbonnier paraît concevoir les rapports entre la loi et la morale, ce qui constituerait la clef de la méthode et de l’objet des réformes législatives contemporaines. A plusieurs reprises, il a eu ce mot profond et grand, « la liberté est pour les autres, le devoir moral n’est que pour moi » (par exemple, la conclusion « Terre et ciel dans le Droit du mariage » in Etudes Ripert 1950 p.345), ou plus récemment, « leur apparente permissivité (des réformes récentes du Droit civil) est un simple désengagement juridique. Tout n’est pas permis : la compétence pour interdire s’est seulement déplacée du droit ver d’autres systèmes normatifs » (conclusion de la préface à Massip, Morin et Aubert, La réforme de la filiation, 1973).
Ou en dernier lieu, et plus explicite encore « Tout ce qui est permis n’est pas convenable .En libérant certains comportement de la sanction juridique, le législateur a entendu les renvoyer à d’autres systèmes normatifs, mœurs, morale, religion. Plaçant ainsi chacun sous sa propre responsabilité, il a ouvert entre toutes les familles une sorte de libre concurrence –l’arrière pensée étant que l’emporteront à la longue sur les autres, en réussite sociale, celles qui se seront évertuées à être les plus dures envers elles-mêmes » (Droit Civil II 1977)

-Discussion-
L’analyse a une noblesse toute kantienne qui l’oppose à une hypocrisie souvent attachée à « l’ordre moral », l’abjecte devise de Tartuffe, si souvent pratiquée, c’est « la liberté pour moi, la règle morale pour les autres ».
Elle a aussi, sous sa molle douceur apparente, une dureté inflexible comme l’a toujours le libéralisme: votre moral est libre, vous seul serez responsable de l’échec de votre vie; malheur aux faibles, malheur aux mal éduqués, malheur à ceux qui se trompent ! La revanche de la morale est impitoyable.
Je crois, en outre, assez illusoire la valeur de remplacement qu’aurait aujourd’hui les mœurs, la morale et la religion, dont l’efficacité normative est maintenant secouée par la même crise que le reste.
Enfin, « le devoir moral pour moi, la liberté pour les autres », vaut-il lorsqu’on a des devoirs envers autrui? Le « désengagement juridique » est-il opportun quand un intérêt général est en cause? Peguy disait du kantisme : il a les mains propres, mais il n’a pas de main.
Le débat reste ouvert; il est tout de même paradoxal que, plus on dénonce l’impuissance des lois en la matière, plus on légifère, dans des réformes d’une grande ampleur. [référence à l’avalanche de réformes depuis les années 60 qui ont refondu le droit de la famille et qui ont été remaniées depuis]

************************
Sans transition, allez lire l'excellent post de l'ami ceRf expliquant parfaitement pourquoi le vote pour Sarkozy n'est pas peu ou très peu pertinent. C'est dit intelligemment et sans passion, ce qui est rare dans la bouche d'un jeune qui plus est opposé aux idées du président de l'UMP. Grand qualité!
http://drivemefaraway.free.fr/blog/tb.php?id=17

vendredi, février 09, 2007

IVG I

A la faveur d’un nouveau référendum sur la dépénalisation de l’IVG, qui se déroulera dimanche 11 janvier au Portugal, je publie vos commentaires et mon avis.

julia

Je pense que c'est très simple d'affirmer une telle chose.
A 16 ans, on est pas toujours très mature et donc, faire une bêtise ça arrive et s'il n'y avait pas l'avortement dans ce cas précis, la souffrance des jeunes filles en question ne serait-elle pas supérieure???

Se faire avorter ou avoir un enfant qu'on ne désirait pas vraiment ou pas du tout et que l'on est dans l'incapacité matérielle et intellectuelle d'assumer??? Telle est la question.
Et pour moi, elle est toute résolue.

Tout le monde s'accorde à dire que la loi Weil de 1974 est une avancée, alors pourquoi régresser dans la pensée?

La majorité est civilement fixée à 18 ans, alors pourquoi à 16 ans on devrait être responsable de nos actes sexuels?

Enfin, étant une fille, je ne suis peut-être pas tellement neutre dans le débat mais selon moi, je le répète, une erreur, ça arrive à tous même aux meilleurs d'entre nous; donc, non, à 16 ans, selon moi, on ne devrait pas être responsable de ses actes sexuels.

Poncho
une question appelant une réponse, voici la mienne. tout d'abord tu demandes si la souffrance de la jeune fille ne serait-elle pas supérieure, mais supérieure à quoi? à la vie d'un être humain? ma réponse est catégoriquement non si c'est bien la vie de l'enfant à naître qui est mise en balance.

tu dis que tout le monde s'accorde à dire que c'est une avancée et tu sembles en déduire que revenir sur cet avis serait une régression, mais la majorité a-t-elle raison parce qu'elle est majorité? la phrase est connue: "mangez de la merde, des millions de mouche ne peuvent s'y tromper".

en ce qui concerne ton parallèle avec l'âge de la majorité civile il me semble que tu omets qu'en droit pénal, si ce n'est l'excuse de minorité, la responsabilité elle, est reconnue. il y a donc bien une responsabilité légale qui est reconnue. de plus ma question ne portait justement pas sur le droit (mais j'avoue que ma question est peu claire) mais sur une conception éthique. "Estimez-vous que l'on doit tenir pour responsable les mineurs d'environ 16ans quant aux conséquences de leurs actes sexuels?" serait plus exact. A mon sens la majorité civile n'entre en rien en ligne de compte dans la détermination de son avis. Avoir des rapports sexuels est un acte important et quelque soit l'âge du moment à partir du moment que l'on y consent c'est que l'on en accepte les risques et conséquences (à partir de 16ans, âge à partir duquel on peut estimer qu'en moyenne l'adolescent réfléchira un peu). Du moment où c'est un acte positif consenti qui est accompli je ne vois pas en quoi la minorité exclurait la responsabilité.

Enfin il est à noter qu'une erreur telle que celle-ci n'est pas à traiter de la même manière qu'un simple écart. C'est tout de même la vie d'un être humain qui est en jeu et évacuer le problème (excusez le double sens) en répondant: "ça arrive aux meilleurs d'entre nous" me semble bien léger. Il est clair que bon nombre d'infrastructures sont à mettre en place, un soutien plus effectif aussi mais il faut arrêter d'être aveugle quant à la part de responsabilité qu'ont ceux qui ont couché: ils l'ont voulu, la prévention me semble suffisamment présente et l'avortement n'étant pas une sinécure pour la fille en question je pense qu'il est bon d'y réfléchir à deux fois avant de commettre ce qui peut devenir l'irréparable. Donc au besoin prendre les mesures nécessaires: s'abstenir et non pas céder au célèbre et fallacieux carpe diem qui tient plus de l'égoïsme que de la liberté. Je conclurai en citant Antoine de St Exupéry: "Etre libre c'est être responsable".

Poncho

Bon, avant que les libertaires de tout crin me tombent sur le râble je vais préciser deux points. je parle d'abstinence...bou! le méchant intégriste facho! si ceux qui y trouvent à redire réfléchissais un tant soit peu il me semble qu'ils tomberaient comme moi sur la conclusion suivante: si des doutes ou des risques se posent avant de passer à l'acte il m’apparaît que c'est bien là le moindre des maux. céder à un instant de plaisir pour se retrouver avec une épine dans le pied de taille par la suite, je ne vois vraiment pas où est le bon calcul là dedans. des distributeurs de capotes se trouvent à tous les coins de rue alors à défaut de prévoir, un ptit sprint et hop ! emballé, c'est pesé. le deuxième point c'est sur "carpe diem" que j'enterre certes un peu trop rapidement. ce n'est pas du tout le principe en soi qui me dérange, au contraire j'ai appris qu'il ne fallait pas laisser le temps filer et d'ailleurs chacun fait comme il l'entend et s'il veut s'ébattre jour et nuit avec qui il l'entend, grand bien lui fasse. c'est la manière dont on l'invoque qui me bouscule dans mon slip. généralement comme argument spécieux à une conception au plus solitaire, à tout le moins qui fait peu de cas de l'autre. les mâles qui lisent ça ne peuvent me contredire pour la plupart. Ainsi que chacun se protège et évite de faire pâtir une tierce personne qui n'y est pour rien du fait de son inexpérience ou de son empressement. Faites comme bon vous semble mais n'oubliez que vos actes ont parfois des conséquences et que d'autres que vous peuvent souffrir de votre vie à pleine dent. roger

la libertaire psycho-rigide

Profondément déçu par ton manque d’humour et de recul (je pense que le surplus de privation et ta vie ascétique t’élève dans une bien pauvre suffisance de soi) je ne perdrai pas de temps a répondre a cette provocation idiote (libertaire) en début de post (le plus drôle ce sont les gens qui se sentent «méchant intégriste facho » alors que l’on a rien dit de tel, la théorie ridicule du martyr t’a profondément marqué au catéchisme, ça c’est sûr..)
Bref une réponse rapide juste sur deux choses :
- opposition de deux libertés fondamentales : le droit de la femme a disposer de son corps et le droit de la vie a l’embryon (je connais bien mon cours de droit publique hein ?). Très simplement ; à défaut d’égalité, je fais primer le droit de la femme, d’autant plus de la fille. Pourquoi ? Parce que, de la théorie de l’œuf et de la poule, c quand même la poule qui va élever l’œuf (excuse ma métaphore mais je sors de deux partiels alors ..). Bref long sujet sur le sens même de l’avortement mais je pense que dans le fond, on est tous d’accord pour reconnaître sa nécessité.
- Responsabilité : on a un principe : responsabilité absolue dés 18ans (c arbitraire comme age mais tu conviens qu’il faut bien de l’arbitraire). Mais responsabilité absolue ne signifie irresponsabilité totale avant cet age seuil, il faut bien éduquer la jeune personne et la justice doit jouer ce rôle, d’où « des responsabilités partielles » pour le jeune, cette responsabilité pénale que tu mets en avant n’est pas la même que celle à 18ans, elle est celle de l’éducation et de la découverte de la responsabilité, on met le jeune face a ces erreurs dans un but qui doit être encore plus pédagogique que celle post 18ans du moins c’est mon humble avis. Donc ne pas oublié la « responsabilité pédagogie »
- Rappel au cas où tu es oublié tes 16 ans (métalleux célibataire mal dans sa peau?) : on reste dans une logique d’appropriation et de réflexion des différents éléments de la société, à cet âge, on forme tout bêtement son caractère (sans remettre en cause la sincérité des sentiments des jeunes puceaux, je crois qu’ils font non pas « un acte d’amour » mais un acte de mimétisme face a l’adulte et ça peu les rendre relativement irresponsable car ils n’ont pas encore conscience de la portée de leur acte).
Personnellement je ne prône pas l’abstinence car toute privation excessif peut être malsaine, je prône tout simplement la prise de conscience des choses et de ce que l’on est, de ce que l’on aime vraiment et de ce que l’on veut vraiment. Et si l’on est nymphomane dans l’âme et bien soit, soyons prudent (et non abstinent) honnête mais soyons nous même au lieu de nous mentir et de nous contenter de ce mettre dans des cases qui ne nous irons pas. Voilà même si je désapprouve personnellement ce mode de vie, je n’émettrai aucun jugement de valeur et je n’aurai pas la prétention de donner des conseils sur les modes de vie.

binoude

En tant que secrétaire général de l'adolescence (et oui a 20ans j'y suis encore d'ailleurs quand en sort-on?) je pense que le débat est mort en France sur l'avortement. Une loi existe elle est pratique il ne faut pas revenir dessus. Et je le dis ; tant mieux. Il faut dans tous les cas rester maître de son corps et ce même après avoir fait une boulette. Et puis c'est aux femmes de légiférer non à nous les hommes qui passons vite un petit coup et zou canaillou.
En plus, en France il y a une éducation sexuelle,ou presque enfin moi j'en ai eu une. Et les deux (loi+éducation) sont nécessaires
d'autant plus qu'il y a le sida qui traîne encore plus.

ceRf

Ponchal, tu sembles faire du caractère consentant de la relation le point de départ de la responsabilité (du point de vue moral). On voit bien vite la limite et le caractère flou de ce qui détermine que l'on peut considérer quelqu'un comme un adulte ou pas. Ca dépend des expériences de chacun, de la connaissance que l'on a des relations sexuelles et des implications, d'une foule de choses qui ne sont aucunement absolue. Or, ta question est formulée en termes absolus. On est obligé de répondre "Noui."

TheAbyss

il aurait fallu poster les commentaires et mettre l'article en comm non ?
La question peut se poser autrement "Une femme de trente ans alcoolique et au chômage a-t-elle plus de légitimité à avorter qu'une gamine de 15 ans dont la mère désire encore de enfants et saura s'occuper parfaitement du nouveau-né ? C'est bien sûr une question de morale mais surtout de paramètres personnels sociaux et mentaux qu'on ne peut pas généraliser. Ouais, il me soule aussi à avoir tout le temps raison le cerf.

binoude

en même temps avec du relatif du "ça dépend des gens" on avance pas tellement!d'ailleurs veut-on avancer?
qui me le dit ça?
the abyss; la mère de la fille élèverait alors l'enfant de sa fille? vive la frustration de la fille et le mal être de l'enfant si je t'ai bien compris!
chouette!
cf freakonomics chapitre broken window mais pour des juristes l'économie et les choix rationnels c'est pas top si?
je prend ici personne de haut mais un enfant non désiré est un enfant né-mort: comment les parents vont s'en charger?s'ils s'en chargent ,comment l'état va gérer l'éducation d'un enfant alors que même ses parents s'en moqueront?
TheAbyss

Pour te répondre binoude, d'une part je ne pense pas qu'une fille irresponsable soit frustrée de ne pouvoir élever son enfant, je pense qu'elle serait plutôt frustrée de ne pas pouvoir continuer à vivre son insouciance. Et je pense qu'un enfant, surtout dans la société où on vit, avec le nombre de mères qui bossent et l'entrée dans les moeurs de l'éducation par les grands-parents, aura sans doute un mental plus équilibré avec une grand-mère attentionnée qu'avec une mère irresponsable ou absente.
Je vois pas non plus le rapport avec des juristes ou l'économie, mais tu dois en savoir plus que moi ^^
D'autre part, il est peut-être certains sujets aptes à la généralisation, sujets qui ne prennent pas en compte l'individualité humaine, mais c'est complètement stupide d'imaginer une règle générale applicable et appropriée à chaque individu. Alors, c'est vrai, "avec du ça dépend des gens on avance pas", mais c'est terriblement prétentieux et utopique de ne pas traiter un tel sujet sans subjectivité. Je relancerai ainsi : "Si le sujet peut être traité de manière générale, quel intérêt à avoir des juges, des avocats, des conseillers matrimoniaux, si de toute façon toute façon tout le monde doit être logé à la même enseigne et les sanctions similaires pour toutes classes sociales, pour toutes déviances mentales...En suivant une telle logique, plus d'ISF, plus de juges pour mineurs, plus de nuance dans les choix et une répartition rationnelle et géométrique des classes humaines. C'est triste pour l'humanité mais que veux-tu, c'est ce qui transpire de tes pertinentes remarques. Alors pour finir et te citer, "les choix rationnels c'est pas top, si ?"

TheAbyss

Juste pour rajouter qu'avec une telle uniformité dans ta vision du cosmopolitisme humain, on a vite fait de croire qu'une seule vérité peut-être applicable à toute une classe d'individus, et très vite arrêter de se demander pourquoi Elizabeth Teissier ne dort pas sous un pont avec ses cartes.
Bien à vous.

Poncho

La rationalité des choix pris par les politiques n'exclut en rien la subjectivité. Même si la loi est par nature obligatoirement générale et impersonnelle. Aux juges de l'appliquer en faisant une analyse cas par cas. D’où leur intérêt comme tu le soulignes.

IVG II

Le raisonnement est simple : étant donné que je considère le fœtus comme un être humain, dès la conception de l’ovule, je suis contre l’IVG. C’est dit.

A vrai dire un débat sur l’IVG serait stérile si les gens ne partent pas sur les mêmes bases. En effet, si certains comme moi considèrent le fœtus comme un être humain alors aucun échange n’est possible avec une personne ne le considérant pas comme tel. D’où ma tristesse face à des gens qui insultent copieusement les partisans d’un retrait de la loi sur l’IVG ou qui les considèrent comme fascistes –plutôt qui les traitent de "fachos" en se rappelant combien ce mot est galvaudé et utilisé à tort et à travers.

Je me souviens d’une manifestation d’ultra-catholiques qui s’étaient rendus sur l’esplanade de la cathédrale St Etienne à Toulouse pour prier ensemble afin de voir la loi de 74 retirée. Outre le pathétique de la scène et la stupidité du geste (autant d’un point de vue absolu que spirituel) la contre-manifestation organisée m’a choqué: des gens se sont rassemblés pour les conspuer, leur lancer des œufs dessus et les forcer à se réfugier dans la cathédrale ainsi qu’à se faire protéger les forces de l’ordre… Des fachos victimes d’une trou d’air dans la démocratie, concept amusant s’il n’était pas aussi inquiétant, quand on sait que ces partisans de la lutte anti-ultras sont juge et partie dès qu’il s’agit de liberté d’expression et de démocratie. Glissons.

Car c’est bien là le but de ce post : démontrer par un raisonnement qui tient en deux lignes que la position des anti-IVG part d’un axiome défendable, que le tout est logique et est donc parfaitement légitime et ne peut, sauf à être pour l’instauration d’une pensée unique (si c’est encore à faire), condamné.

D’autre part, je préciserais ma position en énonçant les cas qui me semblent justifier un avortement : les cas de viol, d’inceste, de risques pour la mère. C’est finalement le discours de bon nombre d’entre nous. Car il nous emble, sauf cas extrêmes, que rien ne justifie qu’un être humain pâtisse du comportement de ses géniteurs.

Comme certains portugais tenants de l’anti-avortement, il me semble un peu dur d’envoyer en prison une personne ayant avorté clandestinement. En effet, même si je suis du coup en contradiction avec mon axiome, il me semble qu’une telle manière d’avorter comporte trop de risques pour qu’il n’y ait que les personnes acculées qui y recourent. En d’autres termes, l’avortement n’étant jamais une sinécure et encore moins dans les conditions d’un avortement clandestin, les femmes l’ayant pratiqué ont certainement une raison qui justifie une certaine clémence.

Car il est clair que je même si je préfèrerais qu’il n’y ait pas de loi sur l’IVG, les droits nationaux le condamnant trop fermement ne sont pas la réponse non plus (d’autant qu’ont été reconnus des cas de refus d’avortement alors que les conditions prévues par la loi autorisant les cas extrêmes étaient réunis.)

Enfin nous sommes, paraît-il, en démocratie et ce sont les représentants du peuple souverain qui ont autorisé cette loi, il n’appartient dès lors à aucun opposant à l’avortement de remettre en cause ce texte. Ce qui ne lui interdit pas pour autant de manifester son avis contraire et ses convictions, au risque de me répéter. En effet, la majorité considère que l’avortement est possible (certainement parce qu’ils ne considèrent pas l’ovule fécondé comme un être humain sinon je ne vois pas comment, ce serait un homicide volontaire) alors je ne peux que m’incliner devant le choix souverain. Mais je ne fermerai pas pour autant ma gueule et n’accepterais pas qu’on me la fasse fermer. Je ne suis pas spécialement réactionnaire, j’ai simplement un avis différent et il est cohérent. Peut-être qu’il va à contre-courant de la majorité mais c’est ça aussi la démocratie, laisser s’exprimer les minorités.

Il est d’ailleurs intéressant de voir comme on distribue le droit de parole à certaines minorités et pas à d’autres. Bien sûr certains propos sont à bannir et l’on pourra également m’objecter qu’à présent que la loi a été voté, c’est un combat perdu mais tant que mes propos ne blessent personne, sont légitimes et autorisés par la loi, pourquoi devrais-je me taire ? De quel droit certains s’arrogeraient le droit de décider de qui peut parler ou pas ?

Avant de conclure, il ne me semble pas que l’interdiction de l’IVG soit un mal, des êtres humains qui n’ont rien demandé à personne pourront vivre, des jeunes (le plus souvent) seront responsabilisés dans leur pratique : protégez-vous bordel ! Ce n’est pas interdit par l’Eglise catholique contrairement à ce que la majorité pense, elle ne s’est pas prononcée sur ce sujet. Et considérant que peu écoutent et suivent la doctrine catholique, c’est en outre un enjeu de sécurité pour les MST et de responsabilité vis-à-vis d’un être humain. D’où la question que j’avais posé: il me semblait aberrant de voir des gens s’esclaffer quand on parlait de responsabilité pour les personnes de 16ans quant aux conséquences de leurs actes. Si on considère l’ovule fécondé comme une bête cellule évacuable comme de la peau morte sous la douche, c’est tout de suite plus cohérent comme point de vue.

Donc protégez-vous et ne tapez pas sur ceux qui sont contre l’avortement, à condition que ce soit le fruit d’une réflexion logique. Sinon faîtes preuve de pédagogie et ne rejetez pas l’autre.

Avant-dernier point : pour les jeunes mères, leurs futurs enfants n’ont pas à payer les pots cassés, de plus comme le souligne TheAbyss, être élevé par ses grands-parents est de plus en plus répandu (famille avec parents divorcés ou parents fréquemment du fait d’une trop lourde charge de travail). Comme je le disais plus haut, bien sûr des institutions sont à développer partout en France notamment pour les enfants à naître handicapés (là aussi ça fleure l’eugénisme par moment). Une mère qui ne peut élever son enfant ne sera peut-être pas complètement jouasse en laissant son enfant à d’autres mais je pense qu’elle sera moins amère que si elle se répète jusqu’au jour où elle passera l’arme à gauche qu’elle a ôté la chance à son enfant de vivre. Par ailleurs, même si c’est facile à dire pour moi, il me semble que quelque soit la vie que l’on a, on est quand même content d’être en vie (sauf cas rares). Encore une fois je ne tente de convaincre personne mais gardez à l’esprit quand vous me lisez que je considère l’ovule fécondé comme un être humain.

Là où tout le monde m’attend: je ne prône pas l’abstinence, chacun fait comme il l’entend, il est libre (liberté circonscrite par celle des autres pour ceux qui ont loupé un épisode) mais s’il est libre, il est responsable alors pilule et capote en poche avant tout. Après l’abstinence reste le meilleur moyen de se protéger des MST et des grossesses imprévus, c’est indéniable et le rappeler ce n’est pas supprimer une liberté dite fondamentale. L’abstinence est un but pour certains (jusqu’à une limite fixée par eux) mais peut aussi être un moyen de s’éviter de mauvaises surprises.

Enfin je tiens à préciser que la loi sur l’intervention volontaire de grossesse ne confère pas un droit mais autorise une pratique, encadrée par des conditions à respecter. J’en veux pour preuve le texte de loi: "La femme enceinte que son état place dans une situation de détresse peut demander à un médecin l’interruption de sa grossesse. Cette interruption ne peut être pratiquée qu’avant la fin de la douzième semaine de grossesse" (L2212-1 et suivants du Code de la Santé Publique).

Nuance.

Bien à vous.

jeudi, février 01, 2007

Plug-in

Grâce à l'admirable ceRf dont je vous recommande plus que chaudement le blog (le lien est sur la droite) je suis doté d'un radioblog à mon tour. Je le remplirai plus tard, grâce à ses bons offices. Donc toute remarque est à adresser à cet être.
Note: si vous voulez le voir apparaitre, utilisez firefox (joies d'internet explorer)
Bonne écoute.