samedi, mars 26, 2005

L'huma

Bonsoir ! (imaginez Pef dans Pouf le cascadeur)
Me revoilou depuis longtemps, je ne t’ai pas oublié public adoré…non, non ! C’est juste que mon opération au sphincter a eu quelques complications.
Blagues à part j’ai encore une fois des choses à dire ou plutôt à relater mais là j’ai noté les grandes lignes alors ce sera moins naze que la dernière fois où j’ai essayé de faire un aggloméré un brin cohérent de toutes les choses qui m’étaient passées par la tête.

En fait deux des trois sujets qui suivront sont le récit –concis- des conférences auxquelles j’ai assisté dans le cadre du « Café Jubilatio » ou « L’autre Café » à Toulouse qui est un groupe fort sympathique de jeunes catholiques voulant faire rencontrer leurs congénères aux autres personnes (quelque soit leur confession ou leur point de vue) pour rendre compte de la fraîcheur du peuple catholique mais surtout faire participer des acteurs directs de l’actualité catholiques sur des sujets tel « Russie : entre communisme et christianisme ? », « Islam et terrorisme ? », « Le clonage : question de technique ou d'éthique? », « Un chef militaire en opération », "Jérusalem, terre sainte ou terre maudite?" ou des sujets plus profonds dans le sens qui éveillent la réflexion tel « La vérité est-elle un obstacle au bonheur ? ».
Mais là pour le coup je vais vous donner un mini résumé super succinct de « Humanitaire à l’étranger, le capitalisme se donne-t-il bonne conscience ? »

Déjà le problème le plus important –à mes yeux- est comment les autochtones voient-ils l’aide que l’on apporte ? Car il est tout de même primordial de se poser la question: comment est on perçu par ceux que l’on aide au-delà de l’image que nous donne les films américains ? Certains nous voient comme des messies et attendent tout de nous, d’autres comme des colons ingérant, d’autres comme une aide bienvenue voire normale (parfois).
Mais quelque soit la manière dont les personnes chez qui l’on vient nous perçoivent, notre action sur le terrain s’en trouvera transformé : dans le cas des all mighty europeans nous faisons tout et les personnes ne veulent toucher à rien comme ils trouvent ça bien; ceux que ça gonfle une aide humanitaire vont nous mettre des bâtons dans les roues (le tsunami avec le Thaïlande) et/ou ils diront que ce que nous avons fait nous en sommes responsable pour la suite (un S.A.V en quelque sorte); enfin, c’est dans le cas de personnes le percevant bien ou comme due que le travail pourra vraiment être efficace puisque nous convergerons vers un même but.

Ensuite se pose la question de l’état d’esprit dans lequel on se place : on arrive, on sait, on fait sans rien déléguer aux populations locales, et on dégage avec le sentiment du travail bien fait; on vient pour implanter nos entreprises; on vient installer l’idéologie occidentale, se donner bonne conscience et promouvoir notre vision du bonheur…
A mon sens -bien que n’ayant jamais fait d’humanitaire- tout ceci se mélange et encore plus quand ce sont les premières fois ou quand on ne part que pour un ou deux mois. Car finalement, si ce n’est un séjour long et vraiment proche des autochtones quel intérêt ? Tant du point de vue enrichissement intérieur que du travail effectif? Le vrai don de soi, le « vrai » humanitaire c’est partir pour de longues périodes (ceci est d’autant plus vrai selon l’âge auquel on part). C’est pourquoi les professionnels existent, c’est qu’ils ont une vraie connaissance du terrain et se sont libérés de toute ces visions qui arrangent nos intérêts, qui nous soulagent après le devoir accompli, nous font se glorifier auprès des proches du pays d’origine et ont réussi à établir un vrai contact avec les personnes en difficulté et savent optimiser l’aide qu’ils apportent selon la manière dont ils sont perçus.

Ces professionnels posent également problème avec les associations auxquelles ils appartiennent, beaucoup hurlent au loup dès qu’il y a appel au don en soulevant des exemples malheureux de détournement de fonds. Ces pourquoi, selon moi, le meilleur moyen (le plus sûr pour le devenir de votre argent) est de donner à de grosses organisations qui sont tenues à des comptes clairs et précis, en plus de cela ils délèguent à des ONG de moindre importance ce qui permet de soutenir (indirectement) des actions plus ciblées ou qui seront moins logistiques mais plus constructives sur le plan humain. Pour ce qui est des actions ciblées il est clair que de petites associations sont les meilleures pour ce genre de choses, les multitudes d’ONG se recoupent peu car beaucoup d’entre elles visent un secteur particulier avec une facette précise du problème.
Par contre il est à noter et ça c’est dixit une humanitaire qui a son ONG en Asie pour aider les enfants prostitués: les associations humanitaires se tirent dans les pattes sur le terrain pour avantager le plus possible leur action au lieu de s’entraider (exemple: un point d’eau -qui peut être très utile pour des turbines électriques ou une hygiène des gens pris en charge- ne sera pas partagé mais sera le centre d’un combat entre les logisticiens arrivés pour tout organisé).

Enfin j’ajouterais pour conclure sur le thème du débat qu’il ne faut pas opposer capitalisme et humanitaire car chaque action humanitaire d’un Etat implique forcément des retombées économiques pour le susdit pays, en effet quand on a poussé notre cocorico lors du tsunami, ne nous faisons pas d’idée : aucune action étatique n’est gratuite (exemple : les américains qui, eux mettent toujours les pieds dans le plat, ont déjà commencé à établir des contrats pour leurs entreprises qui se situaient déjà en périphérie de la zone touchée, avec des clauses que les co-contractants ne pouvaient refuser...) ainsi le capitalisme sauvage revêt parfois bien des atours qui sont pour le moins surprenants pour une idéologie économique que l’on décrit comme le fléau mondial.
Mais le plus « drôle » reste quand même les entreprises qui proposent de s’occuper d’un problème majeur dans un pays avec monopole sur ce secteur et profitant du marasme économique, du désarroi des politiques, de l’agitation populaire et de la médiocrité des programmes télés, s’offrent une place de gouvernant bis avec souvent une exploitation exclusive sur la ressource principale du pays en difficulté et qui, faute d’expérience passée, n’a su maximiser les bénéfices d’une manne potentielle pour l’économie. Ainsi les groupes arrivent en se présentant tels les sauveurs du pays avec leur savoir-faire et pompent tout (exemple: la Bolivie avec le monopole sur l’eau).

Pour ouvrir la réflexion: qu’est-ce qui est le plus enrichissant, pour une action à court terme? L’aide à l’étranger ou l’aide dans son pays? Bien qu’il ne faille pas délaisser les pays dans le besoin alors que le nôtre souffre lui-même de beaucoup de maux, ne vaut-il pas mieux pour des actions ponctuelles de courte durée agir localement (les associations manquant cruellement de bénévoles et ce, de manière croissante du fait de la paupérisation)?
L‘échange n’est-il pas plus fort étant donné l’absence de temps d’adaptation aux coutumes et cultures locales d’un pays étranger; l’action pouvant se répéter plus facilement du fait des moyens importants à fournir?

A très bientôt.