dimanche, mai 28, 2006

Je suis un chien

I Regrets consommés
J’aurais voulu être votre thébaïde
La tour d’ivoire des affiliés
Mais il faut se résigner
Les carrefours ne sont pas condamnés ni ne se terminent

La forêt se développe, indéfiniment
La somme des possibles dépasse l’entendement
La lumière du tunnel irradie les rétines
L’erreur est l’obscurité badine

II La réalité
La vie est vaudeville, flux infernaux
Un décor interchangeable a volo
Des pions substituables autant que la diversité de l’air le permet

L’on se voudrait éminence grise de la mécanique aléatoire
La très sainte trinité des trois parques à toi tout seul tu l’as rêvé
Tire les ficelles et…rien dans tes tiroirs

Nous ne sommes que poussière, pas d’état intermédiaire
C’est le miroir déformant des autres qui trompe les alouettes
Ils auraient voulu être un être unique
Le centre d’attraction, la source pour les gorges asséchées
Les ivrognes et le delirium tremens à la fois

Mais il faut se résigner
Abdiquer, n’est pas Vercingétorix qui veut et déposer est pour nous infamant
Alors que la poussière s’accumule et les velléités d’indépendance qui cachent finalement
Que la fin sera comme le début: atomes déchirés

III La vie
Je vous briserai comme du verre car c’est ça la vie
On ouvre, on ampute, on tranche, on brûle, on déchire, on mutile, on scie.
On inflige des souffrances dans l’espoir d’un soulagement
Le verre dans la chair et les plaies refermées sont l’histoire de celui à qui l’on ment

Le souffle chaud de l’autre sur soi
Les caresses sans sens, sans cesse
Pour finir en lit froid
La fin d’une ère et les démons qui viennent et lèchent

Les sentiments sont
A une seule condition
Accepter la sinusoïde
La fuite des liquides

IV Autobiographie haïe
La désillusion, mon sacerdoce
La misanthropie, mon sens giratoire
Les cicatrices, les gens qui passent
Mon cœur, ma mémoire

J’aurais voulu être votre refuge, pouvoir vous laisser vous blottir contre moi
Un rempart contre la peur, un bouclier contre l’incompréhension et la brutalité du monde
Mais la rigidité impose, la similitude à l’onde
L’enveloppe et le tiers sont-ils conciliables ?

Le manteau est-il condamné à devenir bouts de tissu ?
Reliquat d’une mort qui apaise ?
Tas d’humus animés de soubresauts finalement déchu ?
Décomposé par les vers et vérifiant le pari de Blaise ?

V Votre orgueil périmé
Il faut se résigner
A l’atavisme du spectacle
Aucun deus ex machina autorisé
Au cycle qui, jamais ne s’emballe

Des entailles dans notre chair ; faible
Car l’on tient tellement à ses quatre murs, que l’on se brise
Ne laissant que cicatrices pour seule fraction mémorielle
La somme des éclats viendra rappeler l’immuabilité de nos vies
soumises

Ne pétons point plus haut que notre cul
Les aptitudes innées ou acquises ne sont qu’un moyen d’avaler la pilule
Ils vont droit dans le mur, persuadés d’être capable de la pirouette salvatrice
Mais la chambre est bien fermée, la clé des champs n’est qu’une vue de l’esprit

Tout le monde tombera dans le Styx
Avec plus ou moins de fracas
Le fleuve des âmes coule, fixe
Nous rappelant, quoiqu’on en dise, le dernier repas

L’ivresse des jours permettant d’ignorer les incohérences de la scène
La contradiction des mouvements, la fuite en avant alors que l’on est bien là
Dans notre tourbe infecte
La mélodie doit être comprise au risque de paraître obscène
Sous peine de cracher plus, grisé par l’estime de soi

Pas de supérieur, l’abattoir comme seule fin, vitesse variable selon les tempi
Mais de grâce accordons qu’un bout de ciel à la face d’autrui
Brille soleil, caresse-les, qu’ils comprennent la tendresse
La minute de repos est salutaire avant le plongeon
Libre à nous de la prendre et la laisser aux autres


He begged…begged like a dog !
De profundis clamavimus ad te domine

vendredi, mai 12, 2006

Erratum

A la relecture, mes derniers posts me font un brin sourciller. En effet moi qui pensais marquer l’internet du sceau de ma pertinence et de la finesse de mon analyse à chacun de mes écrits je me surprends à détecter une adolescencite aiguë doublée d’une blairotitude aggravée. Je les laisserai en l’état histoire de rappeler à tout un chacun que mêmes les meilleurs d’entre nous sont capables de faux pas mais aussi pour me permettre de prendre la mesure de mon verbiage.
Pour ma défense j’invoquerais le fait que ces écrits furent le fruit d’une longue phase de mélancolie mais cela n’excuse en rien la bêtise de nombre de mes remarques et la trivialité de certains passages. C’est pourquoi je vous prie d’être indulgent: ce fut un écart que j’éviterai à l’avenir autant que faire se peut, j’en fais mon mea culpa même si cette déliquescence littéraire n’est pas sans fondement.
Je veillerai à ce que mes prochains articles soient plus intéressants, pertinents et impersonnels. Il est tout de même à noter que ma réflexion sur le respect que l’on avance pour un oui ou pour non et surtout pour faire bonne figure, je la soutiens. Nul ne m’est besoin du respect du quidam que j’abhorre.

jeudi, mai 04, 2006

Tears from eyes-wound

Elle lui manque tellement :
- la peine vraiment fondée
- la discrétion
- la capacité à montrer ses sentiments
- la capacité d’ouverture aux autres
- l’ouverture d’esprit
- la tolérance
- l’humilité
- la joie
- la simplicité
- l’aptitude à trouver les mots justes
- l’utilité
- l’optimisme
- la culture
- la volonté
- la paix intérieure
- la lumière
- les larmes
- la vie
- la douceur
- la tendresse
- la finesse