Lubie du président Sarkozy, ce dernier veut que le 22 octobre soit lue la lettre de Guy Môquet. Je ne rappellerai pas son contenu ni son contexte, tout le monde en est au fait.
Le syndicat majoritaire des profs appelle à «un refus collectif » et d’autres en électron libre refusent de se soumettre à a circulaire également. Pourquoi?
Ce syndicat (on le prendra comme représentatif des réfractaires) invoque une lubie, c'est vrai. Il invoque également la volonté de ne pas céder devant le fait du prince, ah bon.
Les profs se sont conformés pendant des années, en critiquant "les nouveaux programmes tellement éloignés de la réalité" aux lubies de l'Education Nationale mais là un texte demandant une lecture de 3 mn au début d'une journée de cours leur poserait problème?
De plus comme le rappelle un article de Libération, certains professeurs n'ont pas attendu la circulaire du ministère pour la lire à leurs élèves. Alors que quand cette pratique et institutionnalisée, elle devient contestable?
Ce texte a une valeur et un sens intrinsèques, ils changeront parce qu'il sera lu dans toutes les classes?
Quand bien même il s'agit de récupération politique, en quoi les valeurs contenues dans ce texte seraient-elles à écarter ?
Il s'agit tout de même de trois valeurs essentielles:
- les études .Jusque là je ne vois pas en quoi il est mal d'encourager les gens à bosser. Surtout les jeunes de travailler à l’école. La recette est connue, c’est le travail qui mène tout.
- la famille. Il s’agit de la cellule sociétale de base, dans laquelle on apprend le rapport aux autres, les bonnes manières, l’écoute, etc. Des qualités qui manquent tellement à notre époque. Cf. les jeunes qui ne savent plus –ne serait-ce que – se présenter lors de leurs entretiens d’embauche. Le manque de correction général et l’instabilité de nos groupes sociétaux, à commencer par le pays dans son ensemble (même si cela implique bien sûr d’autres problèmes). L’individualisme roi, etc.
- l’amour de la France. A ce que je sache, ce n’est pas non plus –encore– un crime. Il est même, à mon sens, important de rappeler aux enfants le poids et la valeur de notre pays. Non pas par nationalisme, contrairement à ce que disent les mauvaises langues, mais bien par patriotisme. Etant un fervent partisan d’une Europe fédérale, je ne vois aucun obstacle à ce que chaque peuple garde une idée positive et un attachement à sa patrie.
Une patrie qui n’est ni le fruit d’une ethnie ou d’une géographie mais d’une culture et d’une histoire. Donc d’autant plus délicate à conserver et à transmettre.
D’autre part il faudrait que ces bonnes gens se décident, ce sont les premiers à se gargariser de la DDHC et du rang que la France occupe de ce fait mais une valeur qui en fait l’apologie les dérange ? C’est absurde.
Et même si ces trois valeurs font très « Travail, Famille, Patrie » le fait qu’elles aient été prises par l’Etat de Vichy comme devise ne doit pas leur retirer leur légitimité ou leur importance.
En troisième lieu, beaucoup invoquent à raison le risque d’absence de mise en contexte. Mais si le 22 octobre est la journée de Guy Môquet alors ils auront une journée de cours moins 3 minutes pour installer le décor. Ce sera suffisant ?
Pour conclure je me suis fait une frayeur avec la citation d’accroche de l’article. Un prof d’histoire qui fait un amalgame entre le contrôle d’un lien de filiation [pour juguler l’immigration] et une discrimination raciale [pour exterminer un peuple], outre l’assimilation spécieuse et gravissime qu’il fait entre le gouvernement et les nazis, c’est plutôt inquiétant.
Quand je pense que ce type va enseigner à des enfants dénués d’esprit critique (c’est l’âge qui veut ça, s’entend) ça le fait froid dans le dos.