mardi, janvier 23, 2007

Tabernacle!

Et encore une nouvelle bourde à mettre au –déjà- long palmarès de l’amie Ségolène. Notamment la loi sur les femmes battues: déjà qu’il y en a trop (comme rappelé par tous les mouvements militant pour une meilleure protection des femmes) et qu’elle cherche à nous la servir avec le prétexte fallacieux qu’une femme sur trois meurt à cause des violences conjugales...

Pas bien grave on vous l’accorde mais c’est encore un écart international après celui du Hezbollah et de la Chine: elle y met en balance la justice de l’empire du Milieu avec celle française. Après avoir constaté que la justice chinoise est plus rapide que la nôtre, elle nous ramène à la raison en nous rappelant qu’il faut juger en connaissance de cause et en faisant preuve d’humilité.
Ce qui constitue une faute inadmissible et grave.
On va dire que le doute profite à l’accusé et qu’elle n’a pas agité ses neurones au bon moment, mais au vu d’une accumulation qui commence à grossir, il serait peut-être bon de revoir sa position quant à son vote…

Conclusion provisoire : stature internationale en formation, mauvaise connaissance de ses dossiers (cf. le lapsus révélateur sur le nucléaire civil/militaire de l’Iran) et surtout un don de la faute en public assez monumental. Rien à envier à Montebourg (quoique ce dernier n’a peut-être pas fait involontairement cette gaffe, Dieu seul le sait…).
Mais surtout, après le couac québécois, une filiation inconnue avec de Gaulle est apparue. Normal qu’elle se réclame d’un autre grand homme "politique" français puisque son héritage prétendu de Pierre Mendès-France est tombé :


Ce que souligne l’ancien président du Conseil sous la IVe République, c’est bien la différence à faire entre la démagogie et la démocratie (allez voir la définition de wikipédia elle est encore plus éloquente). La différence entre "un homme à la rencontre d’un peuple" (de Gaulle) et une "attitude consistant à flatter les aspirations à la facilité ou les préjugés du plus grand nombre pour accroître sa popularité, pour obtenir ou conserver le pouvoir" (Larousse).
La démagogie, ils en font tous car, nécessité fait loi, il faut bien se faire élire et même Dupont-Aignan nous fait rire quand il parle de redonner le pouvoir aux français.
Mais à la différence de Sarko, Le Pen, Besancenot (qui sous couvert de dire la vérité ne manque pas de caresser dans le sens du poil) et bien d’autres, Ségolène c’est un tout.
Son avis c’est le nôtre sur la Turquie, idem dans l’intervention radio au début de l’interview, c’est la démocratie participative qui n’est qu’un miroir aux alouettes (comme la sortie de l’euro ou du capitalisme), c’est "l’ordre juste", "la morale de l’action", c’est un vocable très simple pour que chacun puisse comprendre.

Mais simplifier le langage politique pour que les gens le comprennent n’est-ce pas une régression ? Pourquoi ne pas faire en sorte que les gens soient à même de comprendre ce qui est un –prétendu- domaine réservé à l’élite? N’est-ce pas insulter les gens que de s’adresser à eux en employant un verbiage niveau maternelle? "Vie chère", "Puissance publique"? Et pourquoi pas directement dire «Mais oui mon con, allez, va voter va ! Brave bête ! Et n’oublie pas de rejoindre tes animaux après ! »
C’est déjà ce qu’ils font à l’école grâce à une fameuse et fumeuse idée de la même Ségolène: remettre l’élève au centre de m’école. Moyennant quoi, à présent, on fait des sorties partout, on laisse tomber les grands auteurs français et étrangers (pour ce qui est des lycées) ainsi que les réflexions de fond qui peuvent être menées plus tôt qu’on ne le pense. Pour mettre en lumière la culture de chacun et son bagage… C’est là que je voudrais qu’on m’explique ce que connaît un enfant de 7/8 ans. Il ne connaît rien.
Donc il se tait et reçoit le savoir que lui transmet son professeur (c’est le travail pour lequel on le rémunère au passage). Car c’est ça le rôle de l’école. Je ferme cette parenthèse en vous enjoignant à lire l’excellent bouquin de Jean-Paul Brighelli - La fabrique du Crétin qui m’a permis de mettre en forme ma pensée quant à cette vaste blague qu’est devenue l’école.
Une idée de Ségolène dont elle n’a certainement pas dû déterminer les conséquences, à coup sûr.
C’est embêtant ça… Comme ses déclarations actuelles. Et pourtant ça fait 7 ans déjà (Ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du 4 juin 1997 au 27 mars 2000).

Elle flatte donc, elle veut se faire la voix du peuple, elle veut le représenter, elle veut qu’il participe activement et soit finalement le pouvoir, juge les autorités en place. Certains ont déjà fait un parallélisme avec les tribunaux populaires que de nombreux régimes autoritaires ont connus. Dans le Monde notamment et la Croix (j’essaierai de mettre le lien quand je l’aurai retrouvé) mais j’irai plus loin.
Cette doctrine de peuple derrière son leader, cette participation active et à tous les niveaux, sans représentation, ou ne tenant qu’à un fil, selon le bon vouloir des gens ; une sécurité du mandat évaluée à l’aune du talent d’orateur, ça me fait penser à un fameux slogan, assez connu et qui a fait date. Ca commençait comme ça: « Ein volk, ein reich,… »

La comparaison peut sembler outrancière. Ce n’est pas le cas, elle est grave par contre mais mon sentiment a été conforté en allant voir les citations de l’individu évoqué (partie n°9). Quand on y ajoute la définition de démagogie de wikipédia à côté: « La démagogie (du grec: demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'art de mener le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours simpliste, occultant les nuances, dénaturant la vérité. »
Qu’on rappelle que l’ensemble des procédés prônés sont aussi soutenus par tous les extrêmes qui sont, par essence, mauvais (pas besoin de vous faire un dessin).
Et qu’on termine par l’accumulation de signes grossiers de messianisme: très souvent habillée en blanc (elle est d’ailleurs appelée "la madone des sondages"), sa photo avec l’agneau dans les bras, un rappel à l’image du bon berger que vous pourrez voir dans toutes les églises, etc. On en arrive à la conclusion suivante: outre le problème que cela pose par rapport à la loi de 1905 (l’utilisation de symboles religieux pour une candidate à la présidence d’une République laïque, ça pose souci) il y a un parallélisme à faire avec la démagogie la plus brute et par conséquent la plus dangereuse qui crève les yeux.

Faîtes donc attention en allant voter, c’est pas un jeu cette élection, surtout vu la situation dans laquelle on est : au bord du gouffre… (Ecouter Neurosis n’enlève rien à mon angoisse).

Addendum post post: lors d'une discussion à bâtons rompus sur le blog de l'ami binoude on m'a signifié une adresse où son discours est restranscrit dans sa quasi intégralité , en lien on accède à un autre site qui en donne la vidéo, les voici
http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=1970#end
http://segobourdes.wordpress.com/2007/01/13/le-discours-de-segolene-sur-la-justice-chinoise/
Je tiens donc à les rajouter à ce post, par souci d'objectivité. On accordera à la candidate socialiste d'appeler de ses voeux le passage des paroles aux actes quant à la Chine, d'avoir rappelé le nombre de prisonniers politiques; mais à sa charge on notera aussi "qu'il faut entrer dans une dynamique positive (d'accord) et pour cela arrêter avec les procès d'intention A PRIORI" (pas d'accord). Faîtes-vous votre propre opinion moi je reste sur la mienne: malgré ces appels qui sont tout à son honneur, elle tient par ailleurs des propos parfaitement scandaleux. Bien à vous.
Et une couche de plus sur la démagogie et la démocratie participative http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-858593,0.html

mercredi, janvier 17, 2007

Prick : to hell I ride

Après ce post type « puisqu’on est toujours pas mort », je viens mettre un point virgule à tout ça. La formule peut prêter à rire mais c’est tout ce que je trouve sur l’instant et l’écriture « automatique » reste encore ce qu’il y a de mieux pour que l’Autre puisse s’exprimer.

Je viens vous dire au revoir et faire un point sur cet amas de [mettre le nom que l’on souhaite] qui est mon blog. Après avoir posté « long feu » des réactions d’une personne ont fusé. Deux leçons à tirer de ce constat :
- difficultés de compréhension de mes posts. Non pas qu’ils soient complexes ou trapus, j’ai juste un énorme problème d’expression. J’ai mais le doigt dessus ces derniers temps à maintes reprises. La première fois ce fut avec un de mes meilleurs amis et étant donné que par ma faute on a frôlé le clash je pense qu’il est grand temps que j’apprenne à m’exprimer. S’exprimer passe par être plus intelligible donc parler avec plus de fluidité, éviter les hésitations et les phrases à rallonge. Construire mes phrases d’une telle manière que le lecteur n’ait pas à revenir au début pour comprendre ce que je veux dire.
Arrêter d’être obligé de me lire à tête reposé (quand on me lit). Et surtout bien articuler mes idées et éviter la multiplicité des sens malvenus.
- peu me lisent. Plusieurs raisons possibles, quelques unes plausibles. Style commun et posts épisodiques. Fond inexistant ou si peu transcendant. Peu de visibilité. Peu de personnes connaissant l’existence de ce blog avec le temps/l’envie/les moyens de le visiter (toute combinaison envisageable) donc double restriction.

Conclusion quant à mon blog: suspension provisoire, ce qui finalement reviendra à faire comme avant: pondre un article puis disparaître de la blogosphère pendant plusieurs semaines. Avant de se dévoiler, se découvrir, avant de construire quelque chose en numérique, construire quelque chose avec sa matière grise.
Vous connaissez (ou pas) mon inappétence pour les blogs bourrés de photo et feu mon rejet pour les épanchements à caractère privé. Mais au vu du résultat, un skyblog avec des chatons au milieu d’animations gif ou une page myspace d’emofag n’est pas pire. Je vais donc essayer de me recentrer sur moi-même, laisser libre cours à ce que je suis, "me laisser pousser les envies" comme dit Tété et voir ce que je peux dire d’intéressant après.
Contrairement à d’habitude je trierai avant de poster. Car à bien y regarder, étant donné que je poste peu, dès que j’avais envie de dire quelque chose, quoique ce soit -comme vous avez pu le voir- et que je trouvais indécent d’appeler quelqu’un pour en parler ou que lui dire directement serait revenu à faire un monologue, je me mettais devant le clavier et j’écrivais.

Précisions sur "Long feu" (à partir des réflexions dont ce post à fait l’objet) pour dissiper tout malentendu :
- « Je deviendrai un ventre mou (dans tous les sens du terme) je ferai un vague et minable concours administratif » il est vrai que "minable" est trop dur. Mais comme je l’ai fait remarqué à mon interlocutrice certains fonctionnaires type La Poste, SNCF ou tous ceux qui sont fustigés pour leur incompétence et leur nonchalance (sig !) dans leur travail sont devenus fonctionnaires par des concours. Alors je ne généralise absolument pas, je sais qu’il y en a qui ont qui ont une vie à côté qu’ils ne sont pas tous dénués d’intérêt, que leur travail ne les pousse pas spécialement à l’ardeur ni à l’engouement mais tout de même, il y a souvent de l’abus. Je n’entonnerai pas une fois de plus le refrain des grèves et autres avantages ; car c’est ici hors de propos. Mais il me semble à bien les regarder que certains tiennent plus du spectateur de tf1 que du cerveau caché. Et sans parler d’intelligence ou de culture il y a peu à concéder sur le fonctionnaire type qui part à 16h25 pour être à 16h30 chez mamie, qui se fichent des usagers du service public, qui ne feront aucun effort pour les aider et qui seront à se plaindre une fois sur deux de leur condition de travail.
Oui, je sais que si tout le monde pouvait se le permettre, beaucoup le ferait parce que c’est pas l’envie de quitter son boulot plus tôt qui manque mais que le privé impose d’autres conditions et qu’on ne reste pas de gaieté de cœur mais plutôt contraint et forcé. Je sais également que le privé est moins "bonne ambi" et que si la célérité et l’obligeance sont là c’est plus parce que les emplois ne tiennent qu’à un fil. Mais je pense qu’il y a un juste milieu. Poncif ? oui mais j’t’emmerde. Je ne vous raconterai pas l’anecdote à laquelle j’ai assisté dans un département de langues de Paris II, vous connaissez trop l’attitude exécrable des employés universitaires aigris et ce, dès le plus jeune âge.
Bref je chie sur les concours administratifs que je qualifie à tort de "minables" mais certains sont vraiment nazes car, même s’ils sont utiles -je ne me permettrai jamais de le remettre en cause- ils produisent des aigris lénifiés, vidés de leur substance et qui, à terme, tiennent plus du maillon (au sens propre du terme) du système que de l’être humain.
- « puisque je m'en tape [du droit] depuis bientôt trois ans et demi et même pas apte à sortir un raisonnement qui soit vraiment bon » => (le spleen de merde d’après partiel, ça fait petit pleurnichard avant l’heure). Ce n’est pas se leurrer sur son sort mais un constat réaliste. Seul point que j’ai oublié dans le post: si j’ai autant de mal c’est pour une bonne et simple raison: je n’ai pas travaillé les deux premières années et je m’y mets difficilement depuis celle-ci.


Point final avant le retour à moi-même. Une remarque faite par rapport à ceux qui souffrent et ont souffert bien plus que moi : « C’est juste des gens qui ont eu leurs lots de vrais galère mais qui ont su faire avec, qui ont su voir du bien là où y en avait pas forcement, c’est peut-être se bander les yeux pour toi mais pour nous c’est juste ce qui nous permet d’avancer. Que l’on se remette en question, c’est une chose constructive mais que l’on fasse un constat de ce que l’on est en disant que l’on est rien et le tout dans une vieille logorrhée dégueulasse c’est juste pathétique et misérabiliste et tu ferais mieux de garder ça pour toi. » Je pense qu’elle ne m’en voudra pas de publier ça et j’espère qu’elle sera heureuse de voir que j’ai retenu quelque chose de ses réponses à mes questions.
En y réfléchissant et en prenant également en compte les commentaires de binoude je conclurais avant de laisser la parole définitivement et complètement à l’Autre (enfin j’espère pour moi et pour ce putain de blog): il est clair que ce blog m’a beaucoup apporté, à défaut de pouvoir le partager avec ceux qui le lisent et quoique j’en dise. Comme le dit binoude et comme je l’avouais plus haut (mes posts sont toujours aussi longs) ce que j’écris c’est ce que je pense sur le moment mais comme ces remarques me l’ont fait toucher du doigt, mon écriture n’est pas suffisamment mûre et précise pour éviter les incompréhensions. Au-delà de ça je pense que ce sera le dernier de cet acabit que je posterai, pour en revenir à ma doctrine originelle : ça ne vous concerne ni ne vous intéresse. Pour ceux qui diront le contraire, qu’ils me contactent, je leur ferai directement part de ces éructations malhabiles.

Comme transition avec l’Autre je vous propose un petit texte ridicule et creux que nous avons écrit ans le métro; en anglais pour faire plus classe mais surtout parce que ça nous est venu comme ça :
Have you ever meet death ? he said
Oh yeah! A thousand times. Each time I used to breath she was there. My whole world was filled by her. She was all over the walls, sweating from my bed, not in a corner of my head nor behind my thoughts but she was their filter. Until you’ll live this, you won’t be able to realise what it is. she said
Are we sure to talk about the same death? he asked
Think so... bodys and souls one, aren’t we? she answered
No, not at all... fuck, always the same problem. I’m not dealing with this one because I can’t, I don’t know anything of this. You don’t understand my purpose because we’re different and one thing over all, because I don’t want you to understand what I’m saying.
But...why? she asked. I’m in love with you. Even if you don’t accept it or you don’t agree with it, it is the case. I tried to make some efforts and I sincerely thought it was enough...
No. he said
It won’t never happen. Neither in love with you nor be a friend of yours. Because we don’t talk about the same death. Mark my words: I’m talking about anyone’s death. The limits of ourselves. When you evolved enough to reach this point, it’s clear: you’re alone. Not quiet in fact. The one whom you reached the limits of, push you away.
[le métro s’arrête à ma station]

Nous aurions aimé (surtout moi en fait) continuer la fin de cette réflexion mais je vais tenter de l’expliquer.
Je sais ce qui l’a poussé à écrire "Long feu", c’est l’alcool. Depuis que je suis parti de Toulouse je ne bois presque plus alors qu’avant j’enchaînais. Je n’ai jamais été un gros buveur, je pars vite le plus souvent (sauf dans de bonnes conditions : reposé, ventre plein et pas malade). Mais depuis que j’ai subi ce sevrage forcé, dès que je me remets à boire je suis, comme tout le monde, désinhibé. Le travail que j’ai fait sur moi-même avec l’alcool reste malgré tout: je ne suis pas désinhibé devant les autres, ou en apparence si vous préférez, mais à l’intérieur de moi-même. C’est pourquoi toutes les pensées que je refoule ou celles qui partent dans tous les sens et que je ne peux me permettre, par nécessité d’être alerte, refont surface et je me laisse porter par elles. Comme dit dans ce texte (certainement bourré de fautes syntaxiques et grammaticales) je ne parle pas de souffrance ou de ténèbres tangibles.

La souffrance réelle, concrète, issue d’évènements tangibles ou réels je ne les connais pas ou très peu. C’est pourquoi j’ai du mal à les imaginer et à anticiper les mésinterprétations de mes propos auxquelles elles peuvent mener.
Je les conçois, cela va sans dire, les informations et les récits de vie dont j’ai été le témoin me les font connaître mais ne m’en font pas prendre la mesure. Ce serait de la malhonnêteté intellectuelle doublée d’un mépris monstrueux envers ceux qui ont souffert dans leur chair ou leur âme pour des raisons factuelles que de dire le contraire.
Je suis né dans un environnement privilégié et je continue de l’être quoique j’en dise, quoique j’en pense, quoique j’essaie de montrer. A ce titre je n’ai aucun droit de me plaindre de ma vie. Je l’ai fait, plus jeune, je me rends compte à présent à quel pont cette attitude était autant pathétique que scandaleuse.
Ce n’est plus mon propos depuis longtemps. A bien y réfléchir je ne me plains pas non plus de moi-même, je suis comme je suis et c’est à moi de changer.

J’aime le hardcore et sa philosophie, je le répète à l’envi mais qu’en retiens-je ? C’est là tout le problème : rien. C’est pas tout de fantasmer devant des sites consacrés à ce mouvement ou en écoutant les paroles de groupes tels youth of today, etc. Il faut en prendre acte si l’on veut s’en revendiquer.
C’est justement mon ambition mais avant toute chose et tout plan foireux sur la comète, il me faut d’abord me retrouver. Depuis le seul évènement qui a ébranlé ma vie sérieusement, le divorce de mes parents, je me suis complus dans des rôles. J’ai déjà tué celui que j’ai été jusqu’à la moitié de l’année dernière et grâce à mes efforts répétés, j’ai donné suffisamment de coups de boutoir pour pouvoir fissurer la dernière couche que j’espère avoir anéantie pour de bon; en tout cas pour ce qui concerne la dimension du blog.
Tous ces gens qui se prétendent paradoxalement schizophrène, type chanteur des Vines me foutent la gerbe: c’est impossible de se prétendre consciemment schizophrène (au sens clinique du terme) et faire comme si on le gérait. En plus c’est ridicule, ça va bien dans rocksound mais dans la réalité on passe plus pour un poseur, à bon droit, que pour quelqu’un de torturé.
J’ai longtemps voulu paraître être ça par soif de distinction et d’attention et de démonstration de je ne sais pas quoi. J’ai encore du mal à me détacher de l’idée selon laquelle c’est cool d’impressionner les gens; malgré toutes les fois où je me suis rendu plus que ridicule à cause de cette stupide idée. Heureusement d’ailleurs que le ridicule ne tue pas sinon cela ferait un bout de temps que je mangerais les pissenlits par la racine…
Je ne me prétends aucunement schizophrène mais je me prétends être moi, qui joue un rôle, consciemment, comme beaucoup d’entre nous le font et je me prétends surtout, depuis ce soir pour être honnête, pour x/X raisons, être en mesure et avoir la volonté de rompre avec les derniers oripeaux que je me plaisais à revêtir.
Je compte donc bannir enfin et une bonne fois pour toutes le crétin qui faisait le guignol partout où il passait. Car c’est de ça qu’il s’agit: poser, prendre des attitudes, dire certaines choses plutôt que d’autres, se forcer à être tel ou tel c’est faire le mariole. Quand c’est sur scène et rémunéré je veux bien, maintenant tout le monde est prêt à estampiller « d’art » tout ce qui passe (cf. l’excellent t-shirt de jouch à ce sujet).
Mais comme c’est de moi qu’il s’agit, de ce que je suis, de ce que je suis avec mes amis, ma famille, mon monde, mon rapport à lui, il est temps de s‘arrêter. Arrêter d’être un enfant et de se bercer d’illusions. Croire que se donner un genre m’aidera et me fera sentir mieux ou paraître n’est qu’un leurre pour mieux me gaufrer en fin de vie. Comme je le racontais dans long feu, mon Roi est ainsi et il a loupé le coche depuis belle lurette, j’ai bien l’intention de faire mentir Bourdieu pour le coup.
Je vais à présent fermer ma gueule et me retirer pour penser à tout ça et agir. Déjà parce que j’écris trop et parce que personne ne lira tout ou jusqu’au bout et d’une traite alors que le tout est à prendre directement. Enfin parce que c’est symptomatique de ce que j’étais : écrire, parler, dire, s’avancer, déblatérer, pérorer et finalement rien, du vide.

dimanche, janvier 14, 2007

Pour ceux qui liront ce post: avant de vous y lancer, sachez que je l'ai écrit non pas pour me plaindre ou me faire réconforter mais vraiment pour faire un constat sans concession et sans trop de pathos. Je prends acte de mes faiblesses et assume parfaitement mon entière responsabilité dans cet échec. Ce message se veut être un avertissement et un encouragement pour tous ceux qui auront la force de prendre leur vie en main et d'agir avant qu'il ne soit trop tard mais qui, comme moi, pataugent encore. Ni pleurnicheries ni excès. En tout cas c'est ce que je veux absolument éviter.

vendredi, janvier 12, 2007

Long Feu

ou Eternal catatonia of a defaitist mind
Faire long feu: en parlant d'un projectile, partir avec retard; fig., ne pas réussir. Projet qui fait long feu.
Je ne sais pas ce qu'il se passe ni ce qui l'a produit: un partiel au terme duquel m’est apparue une impression plus que mitigée alors que je devais et pouvais le réussir, la prise de conscience récente que putain ouais, faut travailler et pas faire semblant si l'on veut arriver à ses fins, que dire aux autres "donne-toi les moyens de tes ambitions" et de les voir réussir c'était me parler et réussir par procuration, écouter agora fidelio à un moment inopportun, enfin un tête-à-tête avec X qui n'a finalement pas été aussi fondamental que ce que j'attendais depuis maintenant 3 semaines, que le blog n'est au bout du compte qu'un moyen d’expression pour ma soif de rayonnement/paraître/prestige inavouée et que comme me le disait un ami proche (quoique j'en dise) ce n'est en réalité qu'un autre lieu où les gens qui me connaissent déjà me retrouveront dans mes faiblesses et mes pseudos pensées ou réflexions qui avouons-le -même si c'est un secret de polichinelle- n'ont jamais été transcendantes et me permettent de chialer ma mère quand j'ai la décence de n'appeler personne directement.

Un lieu où je peux m'épancher sans modération car tout ce que je raconte sera oublié par indulgence et pédagogie (car à bien relire ce que je gerbe une fois tous les trois ans, rien n'est formidable, beaucoup est à jeter et le peu qui reste, si l'on y répond sans prendre de gants, on pourra sans difficultés me descendre).
C’est peut-être en somme le seul endroit où je suis réaliste et ose me regarder en face: vide. Alors on me répondra que pas du tout je suis drôle (quoique) et gentil, il n'en reste pas moins que les déclarations d'amitié les plus flamboyantes que j'ai reçu venaient de gens que je fréquentais depuis peu et le plus souvent à 4 grammes aux environs de 2h du matin.
Je ne suis pas du tout en train de faire un reproche implicite à ceux que je considère (et je pense leur dire suffisamment) être mes amis mais là avec explosions in the sky, le spleen qui va bien à mon âge et ces bons moment de remise en question où l'on fait le bilan (une spécialité chez moi) je me rends bien compte qu'il est difficile de tomber dans mes bras quand on est sobre à une heure chrétienne pour me dire combien on m'apprécie.

Encore une fois je verse dans le pathos et le lacrymal facile mais quoi de plus normal pour quelqu'un qui se pique d’un désabus facile et convenu à notre âge, qui finalement pète plus haut que son cul et est persuadé envers et contre tout d'avoir une quelconque valeur sur le plan intellectuel. Etre intéressant pour résumer.
Ca fait depuis belle lurette que j'essaie de m'en persuader mais l'Autre revient me voir régulièrement pour me rappeler qui je suis et je tombe. Je crois que je ne me suis jamais tenu sur mes deux jambes à bien y réfléchir.
Je vois le concept "d'être intéressant" comme charger ses phrases de mots à plus de trois syllabes avec des étymologies impossibles, être capable de sortir des réflexions trapues en politique, religion (pas philosophie, je suis pédant et j'ai une grande estime de moi mais il y a tout de même des limites), droit (puisque je m'en tape depuis bientôt trois ans et demi et même pas apte à sortir un raisonnement qui soit vraiment bon), avoir de la culture, de l'esprit, dépasser le bon sens populaire qui va bien au bistrot, être doux et gentil sans prendre cet espèce de faux air défoncé qu'ont beaucoup de cons que je rencontre (autant dans la glace que dans la rue), une sincérité qui n'est pas blessante.
Je sais bien que rassembler ces qualités c'est l'affaire de toute une vie mais en regardant la mienne jusqu'à maintenant (20ans) il y a un constat unique: les attitudes que je me suis données, les résolutions que j'ai prises, les avertissements et les coups dans la gueule que je me suis pris qui auraient dû me mettre en garde et me faire agir dans le bon sens, toute cette énergie et ce temps passé à faire le bilan, vouloir faire table rase, avoir une vue un tantinet perspicace, tous ces engagement pris devant les êtres les plus chers jusqu’à n’importe qui (même devant moi seul), tous ces conseils reçus, ces coups de pied au cul reçus et donnés par amour pour moi par les autres, tout ce que j’aurai dû faire et devrais faire toute cette gangue de laquelle je me promets chaque jour de sortir, tous ces livres, toute cette musique, tous ces films qui énoncent des vérités générales ou qui soulèvent le point précis qui devraient agir comme des aiguillons quant à la reprise en main de sa vie et qui y parviennent mais sans résultat concret: tout ça a fait long feu chez moi.

Alors je viens vous dire tout ça parce que petit à petit je passe de la noirceur pré pubère et bon ton de mon âge, digne des reportages sur le satanisme faits par m6, à un réel découragement et un désabus véritable alors que je crains -depuis que je vois mon Roi tel qu’il est- de devenir comme lui. Il me fait peur, je ne veux pas finir comme lui : revenu de tout, n’écoutant plus rien ni personne, vivant dans les illusions qu’il s’est créées au fil des années. Il est ce que je deviendrai si je ne change pas, il est la fin de mon évolution. Il n’a pas su prendre sa vie en main, rebondir quand il aurait dû et il le regrette mais s’y est fait. C’est certainement ça le pire : se faire aux choses. Le plus simple dans les habitudes c’est de les prendre. Et particulièrement les mauvaises. Comme dans le mariage (plutôt mourir seul sans avoir jamais connu personne que d’imposer ça un alter ego féminin). Alors si qulequ'un me lit, qu'il prenne acte de ce que je dis et qu'il agisse dans le bon sens qu'il redevienne acteur de sa vie, qu'il soit quelque chose et non pas un ectoplasme dès le plus jeune âge.

Je deviendrai un ventre mou (dans tout les sens du terme) je ferai un vague et minable concours administratif, je me laisserai aller au consumérisme ambiant et toute cette musique et ces réflexions simples ou complexes mais tellement justes des autres me parviendront toujours (car nous vivons dans un pays formidable où l’on peut y avoir accès totalement librement vu ma situation) et ce sera autant de coups de cutter dans cette chair flasque entourée de lipides engrangés, bien compacts. Graisse du corps et de l’esprit. Mens muerta in corpore muerto. Je crèverai la gueule ouverte exhalant un air putride comme ces gens minables et aigris qui ont tout eu pour eux et ont tout dilapidé. Gens que je conchie car il me renvoient à ma propre réalité et parce qu’il faut les bannir.
Oui, je juge les gens car on peut les juger, parce que je suis fier alors que je n’en ai pas les moyens, c’est bien un des axiomes de la connerie. L’humilité, je ne la connais que quand l’Autre frappe à ma porte ; le problème étant que l’ombre de mon Roi n’est jamais loin. On m’a dit si souvent que je lui ressemblais, c’est ce qui m’a toujours terrorisé, c’est ce qui est.

J’ai une vie formidable, je suis comblé de grâces tous les jours, je suis entouré par les meilleurs que l’on puisse espérer, je suis né dans une famille honorable avec des parents aimants et que je considère comme intéressants, j’ai pu aller là où je voulais, on m’a laissé le temps, on m’a tant donné… Finalement je n’ai offert que des bouquets de nerf et tout ce qui était entre mes mains a fait long feu.

*Bang*