mardi, janvier 23, 2007

Tabernacle!

Et encore une nouvelle bourde à mettre au –déjà- long palmarès de l’amie Ségolène. Notamment la loi sur les femmes battues: déjà qu’il y en a trop (comme rappelé par tous les mouvements militant pour une meilleure protection des femmes) et qu’elle cherche à nous la servir avec le prétexte fallacieux qu’une femme sur trois meurt à cause des violences conjugales...

Pas bien grave on vous l’accorde mais c’est encore un écart international après celui du Hezbollah et de la Chine: elle y met en balance la justice de l’empire du Milieu avec celle française. Après avoir constaté que la justice chinoise est plus rapide que la nôtre, elle nous ramène à la raison en nous rappelant qu’il faut juger en connaissance de cause et en faisant preuve d’humilité.
Ce qui constitue une faute inadmissible et grave.
On va dire que le doute profite à l’accusé et qu’elle n’a pas agité ses neurones au bon moment, mais au vu d’une accumulation qui commence à grossir, il serait peut-être bon de revoir sa position quant à son vote…

Conclusion provisoire : stature internationale en formation, mauvaise connaissance de ses dossiers (cf. le lapsus révélateur sur le nucléaire civil/militaire de l’Iran) et surtout un don de la faute en public assez monumental. Rien à envier à Montebourg (quoique ce dernier n’a peut-être pas fait involontairement cette gaffe, Dieu seul le sait…).
Mais surtout, après le couac québécois, une filiation inconnue avec de Gaulle est apparue. Normal qu’elle se réclame d’un autre grand homme "politique" français puisque son héritage prétendu de Pierre Mendès-France est tombé :


Ce que souligne l’ancien président du Conseil sous la IVe République, c’est bien la différence à faire entre la démagogie et la démocratie (allez voir la définition de wikipédia elle est encore plus éloquente). La différence entre "un homme à la rencontre d’un peuple" (de Gaulle) et une "attitude consistant à flatter les aspirations à la facilité ou les préjugés du plus grand nombre pour accroître sa popularité, pour obtenir ou conserver le pouvoir" (Larousse).
La démagogie, ils en font tous car, nécessité fait loi, il faut bien se faire élire et même Dupont-Aignan nous fait rire quand il parle de redonner le pouvoir aux français.
Mais à la différence de Sarko, Le Pen, Besancenot (qui sous couvert de dire la vérité ne manque pas de caresser dans le sens du poil) et bien d’autres, Ségolène c’est un tout.
Son avis c’est le nôtre sur la Turquie, idem dans l’intervention radio au début de l’interview, c’est la démocratie participative qui n’est qu’un miroir aux alouettes (comme la sortie de l’euro ou du capitalisme), c’est "l’ordre juste", "la morale de l’action", c’est un vocable très simple pour que chacun puisse comprendre.

Mais simplifier le langage politique pour que les gens le comprennent n’est-ce pas une régression ? Pourquoi ne pas faire en sorte que les gens soient à même de comprendre ce qui est un –prétendu- domaine réservé à l’élite? N’est-ce pas insulter les gens que de s’adresser à eux en employant un verbiage niveau maternelle? "Vie chère", "Puissance publique"? Et pourquoi pas directement dire «Mais oui mon con, allez, va voter va ! Brave bête ! Et n’oublie pas de rejoindre tes animaux après ! »
C’est déjà ce qu’ils font à l’école grâce à une fameuse et fumeuse idée de la même Ségolène: remettre l’élève au centre de m’école. Moyennant quoi, à présent, on fait des sorties partout, on laisse tomber les grands auteurs français et étrangers (pour ce qui est des lycées) ainsi que les réflexions de fond qui peuvent être menées plus tôt qu’on ne le pense. Pour mettre en lumière la culture de chacun et son bagage… C’est là que je voudrais qu’on m’explique ce que connaît un enfant de 7/8 ans. Il ne connaît rien.
Donc il se tait et reçoit le savoir que lui transmet son professeur (c’est le travail pour lequel on le rémunère au passage). Car c’est ça le rôle de l’école. Je ferme cette parenthèse en vous enjoignant à lire l’excellent bouquin de Jean-Paul Brighelli - La fabrique du Crétin qui m’a permis de mettre en forme ma pensée quant à cette vaste blague qu’est devenue l’école.
Une idée de Ségolène dont elle n’a certainement pas dû déterminer les conséquences, à coup sûr.
C’est embêtant ça… Comme ses déclarations actuelles. Et pourtant ça fait 7 ans déjà (Ministre déléguée à l'Enseignement scolaire du 4 juin 1997 au 27 mars 2000).

Elle flatte donc, elle veut se faire la voix du peuple, elle veut le représenter, elle veut qu’il participe activement et soit finalement le pouvoir, juge les autorités en place. Certains ont déjà fait un parallélisme avec les tribunaux populaires que de nombreux régimes autoritaires ont connus. Dans le Monde notamment et la Croix (j’essaierai de mettre le lien quand je l’aurai retrouvé) mais j’irai plus loin.
Cette doctrine de peuple derrière son leader, cette participation active et à tous les niveaux, sans représentation, ou ne tenant qu’à un fil, selon le bon vouloir des gens ; une sécurité du mandat évaluée à l’aune du talent d’orateur, ça me fait penser à un fameux slogan, assez connu et qui a fait date. Ca commençait comme ça: « Ein volk, ein reich,… »

La comparaison peut sembler outrancière. Ce n’est pas le cas, elle est grave par contre mais mon sentiment a été conforté en allant voir les citations de l’individu évoqué (partie n°9). Quand on y ajoute la définition de démagogie de wikipédia à côté: « La démagogie (du grec: demos « le peuple » et ago : « conduire ») est une notion politique et rhétorique désignant l'art de mener le peuple en s'attirant ses faveurs, notamment en utilisant un discours simpliste, occultant les nuances, dénaturant la vérité. »
Qu’on rappelle que l’ensemble des procédés prônés sont aussi soutenus par tous les extrêmes qui sont, par essence, mauvais (pas besoin de vous faire un dessin).
Et qu’on termine par l’accumulation de signes grossiers de messianisme: très souvent habillée en blanc (elle est d’ailleurs appelée "la madone des sondages"), sa photo avec l’agneau dans les bras, un rappel à l’image du bon berger que vous pourrez voir dans toutes les églises, etc. On en arrive à la conclusion suivante: outre le problème que cela pose par rapport à la loi de 1905 (l’utilisation de symboles religieux pour une candidate à la présidence d’une République laïque, ça pose souci) il y a un parallélisme à faire avec la démagogie la plus brute et par conséquent la plus dangereuse qui crève les yeux.

Faîtes donc attention en allant voter, c’est pas un jeu cette élection, surtout vu la situation dans laquelle on est : au bord du gouffre… (Ecouter Neurosis n’enlève rien à mon angoisse).

Addendum post post: lors d'une discussion à bâtons rompus sur le blog de l'ami binoude on m'a signifié une adresse où son discours est restranscrit dans sa quasi intégralité , en lien on accède à un autre site qui en donne la vidéo, les voici
http://www.aujourdhuilachine.com/article.asp?IdArticle=1970#end
http://segobourdes.wordpress.com/2007/01/13/le-discours-de-segolene-sur-la-justice-chinoise/
Je tiens donc à les rajouter à ce post, par souci d'objectivité. On accordera à la candidate socialiste d'appeler de ses voeux le passage des paroles aux actes quant à la Chine, d'avoir rappelé le nombre de prisonniers politiques; mais à sa charge on notera aussi "qu'il faut entrer dans une dynamique positive (d'accord) et pour cela arrêter avec les procès d'intention A PRIORI" (pas d'accord). Faîtes-vous votre propre opinion moi je reste sur la mienne: malgré ces appels qui sont tout à son honneur, elle tient par ailleurs des propos parfaitement scandaleux. Bien à vous.
Et une couche de plus sur la démagogie et la démocratie participative http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-858593,0.html