De retour de vacances, je poste à nouveau. Toujours rien à raconter ou plutôt toujours rien écrit alors que j’aimerais parler de tant de choses.
Je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter mes vacances au milieu du vulgum pecus mais je vous ferai la remarque suivante.
Je ne suis pas ce que l’on peut appeler un monstre d’érudition ou d’intelligence. Mais tel Kulilin avec la puissance, j’ai la capacité d’apprécier avec justesse la culture générale et l’intelligence des gens, bien que ces deux éléments me fassent défaut. Certains me disent le contraire mais dans l’absolu non, je n’ai pas la capacité de formuler de grandes réflexions, tant par leur originalité ou leur justesse que par leur envergure. J’ai un gouffre en lieu et place d’une culture générale et plus particulièrement littéraire.
Or quand ces personnes m’affirment le contraire -toute proportion gardée- elles le font en prenant un point de vue relatif.
Alors oui, par rapport aux lecteurs de Closer et autres Public et par rapport à ceux qui n’ont aucune notion historique ou politique j’ai quelque avance.
Cependant pourquoi se baser sur eux ou sur le français moyen pour juger du degré d’intelligence ou des connaissances de quelqu’un ? Pourquoi pas au contraire prendre comme étalonnage les plus brillants d’entre nous, les personnes en prépa ou ceux qui sont passées par Normal Sup’ par exemple? [cette liste est loin d’être exhaustive, mettez ici la filière ou la qualification de votre choix]
N’est-ce pas déjà un moyen de tirer vers le haut notre entourage qui plonge inexorablement vers le néant intellectuel et l’autosatisfaction permanente ? Pourquoi systématiquement répondre lorsque des critiques sont formulées à l’envers de quiconque « Oui mais il est sympa » ? Tout le monde est sympa mais ce n’est pas ce qui fera avancer notre pays ni l’Humanité (je parle bien sûr du journal). D’autant que celle-ci est bien souvent plus qu’aléatoire pour ne pas dire uniquement de façade.
Plongeons nous dans les dictionnaires, les livres, les encyclopédies, les films qui ont plus d’intrigue que Transformers ou les 4 fantastiques et avançons vers un avenir de connaissance et de réflexion. Ne serait-ce que notre démocratie sera revitalisée.
Pour conclure cette saillie élitiste -et bourgeoise diront certains- voici une anecdote réelle. A la sortie du lycée, le jour de la fin des cours alors que mon esprit vagabondait déjà sous d’autres cieux (deux rues plus loin, au bar d’une célèbre place), je remarquais trois adolescents le sourire aux lèvres et la cigarette entre, en cercle autour d’un objet en flammes. Je m’approchais, non pas pour porter les premiers secours mais parce qu’ une pyromanie latente m’a toujours habitée.
Quelle ne fut pas mon horreur quand je m’aperçus que l’objet incandescent était un livre et ces trois barbares de raviver la flamme régulièrement. Ils avaient mis le feu à un livre qu’un professeur les avait fait étudier pendant l’année.
A ce moment je repensais à tous les autres élèves de mon âge, suffisamment grands et informés pour avoir connaissance des milliers d’enfants qui travaillent soit par obligation soit par sacrifice pour faire vivre leur famille et qui se plaignaient pourtant de suivre des études, d’avoir des profs stupides et inintéressants selon eux. Ces personnes constituaient la jeunesse dorée toulousaine, allaient dans un des établissements les plus réputés de France et n’étaient pas plus intéressés par une formation alternative ou la vie active. Ils se complaisaient à flâner dans les cafés et à répondre aux professeurs désemparés de voir ces jeunes, qui n’étaient plus soumis à l’obligation légale d’être scolarisé rester pour subir leurs cours et leur faire sentir.
Ils se pliaient à cette obligation -dorénavant- parentale de mauvaise grâce tout simplement pour pouvoir bénéficier en contrepartie de leur argent.
Ainsi tous ces jeunes cons se permettent de snober (c’est le cas de le dire) l’enseignement et la culture. Soit, les idiots ne feront que flatter notre ego et c’est tant mieux. Mais que penser de ces attitudes ?
Tout simplement et sans crainte de lâcher de grands mots : le retour des barbares.
Les autodafés et destruction de culture en tout genre avaient, elles, au moins un motif : les talibans ont détruits les buddhas géants car ils les jugeaient impies, les nazis brûlaient des livres car considérés comme contraires à leur doctrine, l’Inquisition jugeaient les ouvrages brûlés hérétiques, les iconoclastes et autres barbares ont détruit les lieux ou œuvres religieuses contraires à leurs cultes. Et Jean-François Copé a roulé avec un rouleau-compresseur sur des Rolux car il s’agit de contrefaçons…je m’égare.
Dans l’absolu tout ceci est répréhensible mais explicable alors que là, ces trois crétins que ne faisaient-ils pas ? Ils ont brûlé un livre car celui-ci leur a pesé pendant une année. L’ennui et l’hermétisme à une œuvre ont été les seules raisons qui ont poussé des personnes à brûler une œuvre.
Le ciel s’assombrit, les barbares sont chez nous et nous les avons créé. En lutte !