jeudi, mars 23, 2006

Voici les raisons pour lesquels un blocage m’horripile et plus précisément celui de ma fac, l’UT1 : celui-ci a été voté par 449 voix contre 352 voix opposées lors d’une AG qui s’est autoproclamée souveraine (comme toutes les autres) alors que rien ne l’y autorise ni ne légitime cette qualification. Les décisions prises dans leur cadre sont de ce fait parfaitement illégitimes et la mise en place d’un blocage et doublé d’illégalité. Ce n’est pas pour autant qu’il fallait répondre par des actes entachés des mêmes défauts. Le blocage n’avait pas à être mais le déblocage fait de cette manière n’avait pas à l’être non plus et encore moins par de simples étudiants. Le président de l’université dispose d’un moyen juridique employé fréquemment par les chefs d’entreprise pour faire lever les piquets de grève : le référé d’heure à heure. Il serait ainsi resté dans la légalité (ce qui est la moindre des choses en théorie pour le président d’une communauté –universitas- abritant une faculté de droit, lui-même professeur de droit public).Des menaces de tout type ont été proféré après le déblocage ce qui est aussi à bannir. Toutes formes de violence est strictement inconcevable dans un lieu de savoir.Et c’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles la question d’un blocage d’une université est hors de propos: la faculté est un lieu d’enseignement, de savoir, de recherche mais pas de travail au sens de l’emploi rémunéré. Que des questions relevant du monde du travail aient des conséquences sur la vie d’une université est donc tout simplement une aberration, un fait parfaitement illogique et sans fondement. Les étudiants ont bien le droit de s’exprimer, tous comme les professeurs et les membres de l’administration qui ne sont soumis à aucun devoir de réserve et c’est pourquoi la faculté peut abriter en son sein des débats, des conférences, des échanges (but du blocage qui n’est qu’un moyen pour ceux qui le demandent même si l’on peut s’interroger sur la véracité de ces intentions quand on voit inscrit sur la faculté : « l’Arsenal dépucelée du blocage »).De plus que 449 ou 1358 (lors de l’AG d’aujourd’hui) voix l’emportent pour un blocage, cela constitue malgré tout une minorité qui aura décidé pour une majorité (16 000 étudiants en tout). Et quand on entend des étudiants rétorquer que ceux mécontents par les décisions prises devaient être présents, c’est tout aussi scandaleux et faire preuve d’une mauvaise foi invraisemblable: tout un chacun sait que la majorité écrasante des étudiants n’ira jamais aux AG et les seules décisions prises qui seront légitimement prises et légales sont celles prises par référendum.

De plus il faut voir comment se déroule une AG: des présidents d’AG élus alors qu’on ne sait rien d’eux (notamment pas leur affiliation éventuelle à un syndicat étudiant) d’ailleurs la présidente de l’AG de ce lundi n’a pas été élue… Des membres des syndicats qui ont organisé l’AG noyautent le débat en se passant la parole les uns aux autres même si l’on ne peut nier qu’il y aussi le lot d’intervenants opposés ou sans relation avec eux et ce en quantité de moins en moins négligeable plus le mouvement prend de l’ampleur et porte atteinte aux libertés des autres étudiants n’ayant pas assisté aux précédentes AG. Car ceux qui l’organisent savent parfaitement que tant qu’un référendum ne sera pas organisé il pourront soumettre à l’envi des dispositions à une majorité déjà acquise composée de nervis de tout bord (de gauche s’entend) et d’une partie de la foule manipulable à souhait : ils recréent ainsi exactement le jeu de Villepin qui fait passer sont texte sans entendre la foule. Ainsi comme le disait le fils à papa le plus connu de la Terre: « Avant de retirer la paille dans l’œil de ton voisin, regarde donc la poutre qui est dans le tien »