jeudi, mars 23, 2006

The Unquestionnable Truth

Je reprends le blog plus tard que ce que je ne l’eusse espéré mais aussi pour un sujet que j’eus souhaité n’avoir jamais à aborder. L’affrontement violent qui s’est déroulé le Jeudi 16 Mars 2006 à la Faculté de Sciences Sociales Toulouse 1. Plus exactement la partie appelée l’Arsenal à savoir le plus important des trois lieux d’enseignement compris sous cette appellation (les autres étant les Anciennes Facultés et la Manufacture des Tabacs). A noter que l’IEP de Toulouse, bien que mitoyen des Anciennes Facultés est autonome de l’UT1.

J’étais présent dès 7h55 jusqu’à 16h (à peu près) heure de la fin de l’AG tenue dans le cloître attenant à la faculté. J’ai assisté aux échauffourées qui ont opposé les pros blocages qui avaient occupé la faculté depuis la veille et les anti-blocages.
Je suis au faîte de bon nombre de choses ayant vu et recoupé au moins 4 fois chaque informations que je vais vous soumettre ici (recoupement fait avec des témoignages des deux parties présentes également et ayant participé).
Mon récit ne commence qu’à partir du moment où je suis arrivé et se termine avec mon départ, c’est pourquoi je ne donnerai pas d’éclairage sur les faits évoqués ailleurs par d’autres blogueurs ou autres personnes présentes ou pas ce matin-là de quelque bord que ce soit.

Je rejoins des amis déjà présents dans l’intention de rester debout devant la faculté afin de montrer notre désapprobation (j’expliquerai plus tard mes intentions et mes motivations). Rien de plus n’était prévu, juste rester planté là.
Quelques minutes passent puis nous entendons qu’une entrée s’est libérée sur le côté droit de la fac, cette entrée étant en vis-à-vis avec une autre, ces deux entrées étant de part et d’autres d’un demi-cercle formé par le bâtiment.
Nous nous rendons donc à l’entrée susdite, l’entrée du bâtiment J. Là je croise une personne (aucun nom ne sera cité) avec une bombe lacrymogène entre ses mains. Quelques personnes (une dizaine) commencent à enlever des chaises et des tables des barricades formées (toutes étant très proprement montées, sans dégradation du matériel) derrière la double porte qui est elle-même après un sas fermé par deux autres double portes.
Dès lors 20 à 30 étudiants s’engouffrent dans la brèche ouverte par quelques étudiants qui s’étaient vu ouvrir les portes par le président M. Henry Roussillon (celui-ci ayant donné les clés de la faculté aux étudiants qui ont bloqué les lieux pendant la nuit). Les 20 à 30 étudiants ne sont pas (dans leur grande majorité) affiliés à aucun syndicat. Ils étaient de tout bord politique. Ce n’est pas un commando fasciste qui a enfoncé les barricades, ce sont des étudiants de l’UT1 sans accointances politiques notoires qui ont entrepris de déblayer l’entrée. Il y avait bien parmi eux un étudiant avec un casque mais qui le portait sur la tête pour se protéger des chaises maniées avec ampleur par les anti-blocages et une ou deux lancées par les personnes à l’intérieur (remarque : ce casque n’avait pas été apporté dans un but précis, c’est celui dont il se sert pour se déplacer sur son cyclomoteur tous les jours). Il ne s’en est aucunement servi contre les occupants. Il n’y avait pas de cagoules, pas d’armes à feu, pas de battes de base-ball, pas de barres de fer.
Un parpaing au moins et une bombe lacrymogène à ma connaissance (pour ce que je puis assurer). Il est tout de même à déplorer la présence de l’ancien chef du GUD parmi les débloqueurs, qui pour l’anecdote, avait éclaté la tête d’un handicapé tunisien à coup de nunchaku il y a 10ans de cela à Paris.
De l’autre côté les bloqueurs dans leur grande majorité (pour ne pas dire tous sauf 5 excités au plus) occupaient pacifiquement les locaux. Néanmoins ceux-ci ont répondu aux poussées contre les barricades. Ils ont tout d’abord utilisé la neige carbonique contenue dans les extincteurs (aucun danger pour celui qui en reçoit) puis ont lancé les contenants vides, mais pas sur les étudiants comme relatés, sur les portes pour les faire reculer. Ce qui explique les deux vitres étoilées de l’entrée du sas. De plus l’un d’eux avait une chaîne mais ne s’en est jamais servi et une autre bombe lacrymogène est à déplorer de leur côté. Une des premières filles à être entrée en a été aspergé. Pour que tout soit clair je précise que les bombes lacrymogènes utilisées là ne sont pas des bombes diffusant un gaz mais bien un spray qui envoie un jet droit et dirigé par le gardien de la chose.

Quand les étudiants (encore une fois n’apparentant pas à l’UTIL, syndicat de droite ferme pour rester sibyllin) forçait le blocage (et non les bloquants), un individu -qui avait dissimulé son visage avec une capuche et une écharpe- a agité au-dessus d’eux (l’entrée étant surplombé par un mur composé de vitres disposées comme un damier) une chaise puis un couvre poubelle en métal, celui-ci fut retenu par deux fois par les autres personnes à l’intérieur de la fac.
Puis il y eut un moment de flottement suite auquel les étudiants ayant agité les barricades se regroupèrent sous la fenêtre d’où ils avaient été menacé par l’individu masqué pour scander à plusieurs reprises: « Liberté ! Liberté ! ».
Le mouvement de flottement inexpliqué (au demeurant) pendant lequel rien ne s’est passé d’aucun des deux côtés pris fin quand on nous annonça à la cantonade que l’entrée d’en face (l’entrée symétrique à la première forcée, cf. supra) se débloquait alors. Je n’ai pas fait le tour mais j’ai pu vérifier selon divers témoignages se recoupant plusieurs fois que deux vitres ont été cassées. Deux vitres composant les deux parties d’une baie vitrée coupées en deux dans le sens de la largeur longeant tout un pan de mur. Celle du bas au pied par un anti-blocage et celle du haut par le parpaing évoqué avant. Suite à quoi les anti-blocages se sont déployés à l’intérieur pour libérer les deux entrées se faisant face. Une fois les deux entrées totalement libérées, votre serviteur et environ 200 étudiants sont entrés dans la faculté pour partir vers la gauche alors que tous les occupants avaient fui (prudence oblige même si nul n’étaient prêt et ne voulaient la bagarre), pour finalement arriver devant l’entrée principale et enlever proprement les barricades disposées de manière bien ordonnées. La grille fermant l’entrée s’est finalement ouverte devant nous. A partir de là les étudiants sont sorti en criant leur liesse pour finalement entonner la Marseillaise (l’hymne républicain pour ceux à qui auraient ça aurait échappé et joué par des étudiants de Paul Sabatier pour être repris par beaucoup de personnes présentes au Grand Rond lors de la manifestation qui s’est déroulée l’après-midi de la même journée). Enfin les occupants sont sortis brandissant leurs cartes attestant qu’ils faisaient partie de la faculté en criant « Blocage pacifique ». Ils firent un sitting rapide tout en continuer à lancer des slogans du type « Administration, collaboration ». Puis les anti et pro blocage se sont mélangés pour parler -parfois sans aménités- mais dans un calme relatif. Ce fut pour moi l’occasion de vérifier les premières rumeurs qu me parvenaient et échanger nos points de vue avec les occupants.
Il n’y eut aucune bagarre à aucun moment (et surtout pas pendant le déblocage qui aura duré en tout et pour tout 40mn). Finalement une AG s’est tenue dans le cloître derrière la fac, celle-ci ayant été fermé administrativement jusqu’au lundi suivant.
Quand Mlle Anna Melin parle de blessés, ce n’est qu’allégations fallacieuses tout comme ces rumeurs sur tout arme qui aurait pénétré la faculté.

Voici à présent mon point de vue (qui n’engage donc que moi):
le fait le plus grave est celui du président de la faculté, M. Henry Roussillon qui a permis aux individus les plus décidés des anti blocages d’entrer et de créer de ce fait cette situation de tensions et ces débordements. Encourager des étudiants à faire ses basses besognes est parfaitement inacceptable. Il est proprement inadmissible qu’un individu responsable de ses étudiants, les mettent en danger (autant ceux à l’intérieur qu’à l’extérieur), il faut rendre grâce aux deux parties qui ont empêché des actes graves même s’il est à noter que les deux camps ont bien failli se faire complètement dépasser par leurs extrêmes respectifs.
Je ne cautionne en rien le déblocage musclé ni le blocage.
Un argument qui me fait dire que le gouvernement n’a que faire des facultés bloquées : personne n’est dupe, Galouzeau sait parfaitement que les blocages sont décidés par une minorité pour une majorité silencieuse et passive donc que ceux-ci ne signifient en rien que les étudiants inscrits dans ces lieux sont contres le texte du CPE. Par contre les manifestations grossies par les étudiants souhaitant signifier au gouvernement leur désapprobation, elles, sont prises en compte (pas pour l’instant mais la sourde oreille ne pourra plus être bien longtemps pratiquée). C’est encore ce que nous disait un salarié en grève (donc perdant des sous) qui est venue à l’AG qu a voté le blocage : ils ne servent à rien et sont liberticides pour beaucoup alors que les manifestations massives, elles, ont un retentissement.

Je condamne donc le blocage fermement, tout autant le déblocage fait par les étudiants d’UT1 avec l’aide du président Roussillon et je conchie ouvertement tout ce qui ressemble de près ou de loin à une AG ou à un syndicat étudiant. Je m’informe politiquement, je suis engagé mais toujours dans la mesure, ma mesure, alors qu’on ne vienne pas me faire des procès d’intention à cause de mes amitiés ou de mes connaissances, je suis indépendant d’esprit et de convictions quoiqu’en dise la censure bien-pensante et/ou galvanisée par le sentiment d’être soutenue par un quarteron de mécontents. Ne venez pas me calomnier car le sage barbu sait aussi frapper du poing sur la table. La chose que doivent comprendre les gens qui me connaissent et qui, j’espère répondrons nombreux, tout comme les lecteurs venant sur mon blog mais ne me connaissant pas personnellement, c’est que j’abhorre les mouvement de foule et par-dessus tout l’emportement des passions. Alors oui je serai extrêmement rarement dans l’action mais toujours à avoir une opinion et à l’exprimer par les moyens démocratiques (même si illégitimes) que l’on me propose mais je ne taperai jamais sur l’autre pour pouvoir me faire entendre, comme je n’élèverai pas la voix: ceux qui m’accordent de l’intérêt m’écouteront, les autres iront pérorer là où ils veulent mais loin de ma misanthropie implacable.

Bonsoir.

3 Comments:

Blogger Jeanfou dirait même plus que...

Clap clap clap.
Une description précise comme on aimerait en voir plus souvent dans les journaux...Oui, faire un exposé approchant de la vérité est long et parfois un peu barbant (malgré les talents de plume de son auteur) mais il me semble que c'est le prix à payer.
Je te rejoins sur ta haine des foules. La foule rime toujours avec radicalisation, un gris subtil s'y transforme toujours en noir ou en blanc.

11:40 AM  
Anonymous Anonyme dirait même plus que...

C'est qui ce chef du GUD qui était la ? il en existe encore en activité de ces salauds?

11:23 AM  
Blogger Poncho dirait même plus que...

@ jeanfou: merci beaucoup pour tes applaudissements, et surtout merci d'avoir réussi à me lire jusqu'au bout. Il est clair que c'est longuet mais là bon...par souci de neutralité et de précision etc. Merci encore.

@Anonymous: bien le bonsoir l'ami! en liminaire je te dirai que je trouve un brin grossier de te masquer, un pseudo aurait fait l'affaire. cracher sur le GUD je ne pense pas que beaucoup te le reprocherais de surcroît, pas moi en tout cas donc tu peux y aller gaiement.
ensuite je ne connais pas le nom de ce hérault de l'esprit tortue ninja et quand bien même je le connaitrais je ne le dirais pas pour deux raisons: j'ai précisé que je ne donnerai aucun nom et puis à quoi cela te servirait-il? aller lui péter la gueule? je ne sais même pas s'il est sur toulouse le foutraque du nunchaku et exercer une pression supérieure à ce que l'épiderme peut supporter et ce plusieurs fois répété peut te conduire devant des gens en noir qui n'ont plus de marteau mais toujours le pouvoir de t'envoyer derrière des cylindres pleins en métal barrant un espace restreint au confort assez précaire. La violence n'est pas la solution que fichtre! C'est pas parce que je me masturbe sur des photos de B52 que je vais forcément allez casser du m. tout le monde.
Enfin pour répondre à te dernière question, il en existe beaucoup encore en activité. Ceux-ci étant familier des dissolutions/reformations comme les gouvernements dans le temps se nomment à présent RED.
Reviens quand tu veux l'ami avec un nom aussi stp et souviens-toi: pas de violence c'est les vacances.

7:15 PM  

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