mercredi, février 09, 2005

Suicidal Tendencies

Aujourd’hui bande de goonies nous allons parler d’un sujet riche en hémoglobine et barbituriques: le suicide! Cheer up dudes!
En effet le suicide est très développé chez nous bien que dans les pays scandinaves se soit pire. Mais ce qui est inquiétant -et c’est ce dont parle le rédac en ceRf- c’est la diffusion croissante des annonces de suicide sur les blogs. Comme le précise cet haltérophile ariégeois on est impuissant face à ce genre d’annonce.
1_parce que nous ne sommes pas en rapport direct avec la personne, et n’avons ainsi aucun pouvoir sur l’autre pour l’en empêcher
2_ on ne connaît pas ses problèmes pour pouvoir la sortir de ce mauvais pas

Alors au lieu de faire une kyrielle de réponses toutes faites, je vais essayer –tant bien que mal- de vous convaincre de ne pas vous suicider. Ca va être chaud! En plus je me démarquerai de ceux qui annoncent leur mort donc j’aurai plus de visiteurs (à moi les pépètes)

Tout d’abord: justifier ma démarche. Je suis catholique comme précisé avant, je n’approuve donc pas la suppression volontaire de la vie sous toute forme qu’elle soit sauf l’avortement où il est clair que dans de nombreux cas il est justifié mais la dérive des sportives se faisant inséminer par leurs entraîneurs ou les femmes avortant comme elles changent de chemisier me sort par les yeux (bien que je sois conscient que ce genre de pratique ne soit pas si répandue vu les modalités de l’opération…je me comprends) Je ne suis pas non plus contre la pilule ni les préservatifs et autres moyens de contraception. Mais ici la "pratique" visée est le suicide et je suis tellement contre (entendez par là "contre" car ému) que j’irais même jusqu’à avancer l’argument des dogmes: votre vie ne vous appartient pas. Seul Dieu en dispose. Attention, je ne dis pas que vous n’êtes pas libre dans la manière dont vous agissez, dont vous pensez, etc. mais les tenants et aboutissants ne vous appartiennent pas. C’est pourquoi il y a des guerres (les hommes sont totalement libres de tout contrôle et c’est le plus beau cadeau que Dieu nous ait fait même si c’est également la pire des choses puisque selon l’adage « l’homme est un loup pour l’homme ») mais vous ne choisissez pas d’être naît et vous ne décidez pas quand vous mourrez « Nul ne sait ni l’heure ni le moment » (les accidents peuvent paraître injustes et c’est pourquoi beaucoup de gens se détournent de la religion à la suite de ces tragédies puisqu’ils en veulent à Dieu.)
Ainsi on votre liberté et votre maîtrise est totale quant au contenu de votre existence mais pas quant au contenant.
Et le second point est qu’un suicide me touche bien plus qu’un massacre collectif. J’entends par là que même si je suis atterré par l’attitude de certains dirigeants, que je suis révulsé par les dictateurs de la trempe de Pinochet, Staline, Hitler, Kim-Jong Il, Milosevic, que la Shoah constitue un des plus grands drames de l’Humanité, les millions de morts, tous les chiffres astronomiques avancés ne me parlent pas et personne ne pourra se targuer du contraire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle les témoignages individuels, les histoires personnelles, les récits simples ou courts comme ceux de Vercors sont bien plus significatifs et poignants puisqu’ils touchent à la vie de tous les jours, ramènent à notre échelle ces catastrophes, les rendent palpables voire "réelles" puisque ces évènements dépassent l’entendement. Ils créent une certaine proximité. Ainsi pour moi les attentats de Madrid m’ont plus touché que ceux du 11 septembre (l’attitude des Etats-Unis a aussi joué) étant plus proches, je connaissais la population, je suis en partie d’origine catalane, etc. Et l’annonce des suicides des deux jeunes filles disparues récemment près de Calais m’a plus ému que le tsunami. Cela peut paraître atroce comme constat mais ce serait de l’hypocrisie de dire le contraire: d’un côté des millions de morts à des milliers de kilomètres et de l’autre deux adolescentes avec qui j’aurais pu parler, dont j’aurais pu voir le blog…

C’est pourquoi j’essaie de me lancer dans ce post déjà longuet… Même si je suis d’accord avec Tyler Durden quand il dit « Vous n’êtes pas un flocon de neige unique et merveilleux, vous faites tous partie de la même merde prête à servir ce monde » il n’en pas moins vrai que vous êtes important chacun à votre échelle d’humain pour des amis, pour votre famille.

Il est vrai que cette dernière est souvent un poids pour les adolescents mais il faut comprendre le décalage qui existe entre les parents et leurs enfants: déjà d’une décennie à l’autre les différences sont ahurissantes, de plus l’évolution des adolescents d’une célérité extraordinaire en laisse plus d’un sur le carreau et engendre alors le phénomène bien connu de méfiance de l’homme face à ce qu’il ne comprend pas ou qu’il ne connaît pas (la locomotive, les francs-maçons, le surnaturel, les étrangers, les séropositifs: l’ignorance est le terreau idéal pour le racisme ou la discrimination).
Je ne vous demande pas ici d’excuser toutes les "brimades" que vous font subir vos parents (quoique vous soyez de plus en plus dorlotés par vos parents bien que vous ne vous en rendiez pas compte car vous ne savez pas ce qui se faisait avant. ex: j’ai connu les coups de ceinture, les gifles, les pains, les coups de pied, etc. Alors que pour la plupart d’entre vous c’est la suppression d’ordinateur ou de portable pour les faits les plus graves) mais de les comprendre mais surtout d’intégrer que tout ceci n’est pas pour vous nazifier mais bien pour vous éduquer. D’ailleurs le résultat n’est même pas à la hauteur des espérances puisque sans être réactionnaire je peux dire sans sourciller que le comportement des jeunes d’aujourd’hui est affligeant: plus aucune forme de politesse (vous vous parlez alors que vous avez encore vos écouteurs dans les oreilles) plus aucune attention envers les autres.

C’est d’ailleurs une des explications du suicide: l’égoïsme. Vous ne vous souciez plus d’autrui, vous vous morfondez sur vos petits ennuis, vos soucis de tous les jours, vous faîtes une fixation là-dessus et vous l’entretenez, l’amplifiez, alors tout prend des proportions énormes: chaque engueulade devient un crève-cœur et vous conforte dans votre schéma parents=gestapo/vous=incompris alors que vous n’écoutez même pas ce qu’on vous dit, vous vous enfermez tous seuls dans vos prisons de désespoir et de malheur.
J’ai également connu ça, les envies de suicide, j’écoutais de la musique tendance chat crevé et même si je pensais que je me déchargerais sur cette musique, je tombais de plus en bas et me racornissais petit à petit. Le seul moyen pour moi d’en sortir a été d’en parler. Pas à mes copains qui sont pourtant géniaux mais qui avaient le même âge que moi donc étaient tous aussi impuissants et n’avaient pas toutes les données du problème du fait de mon refus intérieur de dire certaines choses trop profondes ou trop intimes. Il me fallait donc quelqu’un de neutre, de plus âgé que moi qui pourrait ainsi avoir un recul suffisant et me guider vers les bonnes questions ou me donner des clés pour résoudre mes problèmes: quelqu’un d’extérieur.

Pour en revenir à la famille même si la confrontation est quasi inévitable à votre âge et tombe rapidement dans un cercle vicieux où chaque partie se renferme sur soi, se met des œillères, campe sur ses positions et ne fait aucune concession c’est à vous de vous de faire le premier pas. Il est indéniable que c’est extrêmement difficile, que cela demande de passer outre son amour propre, son schéma des relations parents/enfants mais malheureusement les adultes, encore plus que les adolescents (et c’est paradoxal j’en conviens) sont pleins de certitudes et auront défini votre éducation. Ainsi ce n’est qu’en faisant des efforts dans leur sens qu’ils penseront à revoir leurs positions; mais attention il ne suffit pas de faire un ou deux efforts, il faut que votre action s’inscrive dans la durée, qu’il voit un réel changement dans votre comportement, un changement sincère. Il n’y a qu’en cédant du terrain qu’un modus vivendi est possible.
Alors ils vous laisseront une certaine marge de liberté mais ne vous y engouffrez pas dedans en considérant que tout est acquis: rien ne l’est dans la vie, tout du jour au lendemain peut basculer du meilleur au pire (ceux qui étaient en l’âge de comprendre le divorce de leurs parents, s’il s’est fait brutalement abonderont dans mon sens). Les libertés progressives que vous accorderont vos parents doivent d’abord être utilisées avec parcimonie et mesure (c’est ce qui régit une vie idéale: la mesure dans tout, les actions autant que les opinions). Petit à petit un cercle, alors vertueux, s’installera et en maintenant vos efforts, du mou sera lâché de manière exponentielle. Certainement pas jusqu’à une liberté totale mais assez pour convenir à l’instauration de votre espace de liberté.

Viens alors cette notion d’espace de liberté. Vous reprochez souvent à vos parents de vous épier, de contrôler vos faits et gestes mais n’oubliez jamais que c’est dans votre intérêt même si cela peut prendre parfois une tournure excessive. Il est clair que votre privée ne concerne que vous mais dans certaines limites: vous êtes mineurs et si vos parents estiment qu’ils doivent prendre connaissance de certaines choses ils sont dans leur droit car si problème il y a, alors ce sera eux qui prendront face à la justice, ne l’oubliez jamais. Le seul moyen de limiter ces incursions dans votre monde est de leur montrer que vous êtes responsables, parlez de vos problèmes personnels (dans la limite de ce que vous voulez dire même si vos parents sont les personnes immédiates dans votre entourage les plus indiquées pour entendre vos soucis), vos notes même si elles sont mauvaises puis travaillez car le résultat ne sera que pour vous. Pour ceux qui voient la vie sur la route dans la rue d’une manière lyrique ils se trompent lourdement: une fois franchi le pas il est (très) difficile de se réintégrer, ne serait-ce que pour toutes les démarches administratives il faut avoir un domicile et si vos parents sont rancuniers c’est déjà coton de justifier une adresse, de plus le travail est difficile à trouver et ce de plus en plus au fur et à mesure que la droite avance ou que les socialistes restent immobiles. Bien entendu si vous ne vous décidez pas à vous en sortir pensez aux contrôles de police, les rackets entre bandes de sans-abri, l’hiver, dormir seul la nuit dans la rue, faire la manche, etc.
Sans pour autant tomber dans un scénario catastrophe, les mauvais résultats scolaires ne font qu’enfoncer la personne et entretiennent son malaise (et je sais vraiment de quoi je parle) et le seul moyen de renverser la pression c’est de travailler, il n’y a pas de solution miracle, c’est ainsi.
Enfin si vos parents vous pèsent trop, parlez-en avec eux, le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les problèmes, ce n’est pas en se renfrognant et en les ignorant qu’ils vous laisseront tranquilles, la situation ne fera que se dégrader (cf. les américains en Irak). Mais quand vous parlez: restez calmes, soyez raisonnables dans vos requêtes et n’oubliez que de discuter et dans votre seul intérêt. Néanmoins cacher certaines choses tout en veillant à ce qu’on ne puisse pas s’en apercevoir est préférable (consommation de drogues, etc.)

Les amis maintenant. Comme précisé plus haut, ils ont –souvent- le même âge que vous et ne bénéficient donc pas plus de clairvoyance que vous, même si certains peuvent être plus mûrs que la moyenne. Leurs parler de vos problèmes est certes rassurant, légitime et bénéfiques car il faut dire les maux, il n’en reste pas moins que les conseils donnés seront parfois pertinents mais ne résoudront jamais tous vos problèmes.
Pour ceux qui auraient des velléités suicidaires, n’oubliez pas que vos amis et d’autres gens tiennent à vous: c’est incroyable comme on redécouvre son entourage au fil des années, certains que l’on jugeait inintéressants se révèlent être des personnes formidables alors si vous sentez un mal-être ou abandonnés, confrontez vous à votre entourage, parlez, faîtes connaissance vous vous rendrez compte que les gens dignes d’intérêt sont plus nombreux que vous ne le pensez. Je le répète: s’emmurer dans sa peine ne fera qu’empirer les choses.

Pour terminer le suicide est irréversible, vous pouvez vous reconstruire avec le temps et améliorer vos relations et régler vos problèmes alors que mettre fin à ses jours n’arrange rien, au contraire il laisse une multitude de personnes (plus importante que vous ne puissiez l’imaginer) dans la douleur, dans le regret de ce que vous ETES, qui a de la valeur aux yeux des autres et de Dieu. Mourir vous privera de moult rencontres toutes plus intéressantes les unes que les autres, sans parler des expériences formidables de la vie et le trou béant laissé par votre départ ne sera jamais comblé. Il est évident que de sortir de cette mauvais passe demande du temps (donc de la patience) et des efforts mais les bienfaits que vous en retirerez sont inestimables. Rien n’est jamais joué dans la vie (je me répète mais c’est essentiel) alors ne croyez pas que votre sort est inéluctable et surtout ouvrez-vous au monde, ne gardez rien pour vous.
Vos parents bien qu’extrêmement chiants font beaucoup pour vous sans que vous vous en rendiez compte et cela peut même être souvent pris comme des contraintes: vous estimerez ces efforts à leur juste valeur plus tard alors il faut vivre. La vie est un cadeau qu’il vous transmettre, louer et proclamer à la face du monde. Chacun d’entre vous possède une force extraordinaire et les moments de lassitude ne sont que passagers (même s’il est vrai qu’ils s’étendent souvent dans le temps) alors grâce à vos amis et des tiers vous vous en sortirez quoiqu’il arrive et vous connaîtrez un avenir meilleur j’en met ma tête à couper. Ne sombrez pas dans votre peine elle ne fait que vous tuer à petit feu et si c’est parfois agréable de s’ériger en bouc émissaire ou souffre-douleur pour se faire plaindre, le bonheur qui vous attend avec les personnes qui vous entourent après ces moments difficiles est incomparable.

Voilà c’est fini. Je sais pertinemment que nombre de lecteurs (et j’espère qu’il sera conséquent) me trouveront dogmatique et sentencieux mais tout ce qui est décrit ici n’est autre que les conclusions que j’ai tirées de 5 ans de combat contre mes parents divorcés (doublant le problème au lieu de le diviser) et surtout moi-même. Il me semble que c’est le meilleur moyen de s’en sortir et j’aurais été heureux (sans fausse modestie) de trouver un pareil texte lors de mes déboires et de ma vie pendant cette période qui n’a été que torture intérieure et douleur incessante. Mais maintenant je vis, je suis heureux et je le souhaite à tous sur cette terre et particulièrement aux jeunes de notre âge qui se sentent incompris et sont des aveugles dans la nuit. C’est fait…je suis tombé dans le travers que je reproche aux blogs: raconter sa vie.
En espérant qu’il sera utile à quelques uns d’entre vous pour adoucir leur peine ou régler (une partie) de leurs problèmes dans le "moins pire" des cas et/ou éviter de commettre l’irréparable au pire.
« N’ayez pas peur de vivre dans un monde où Dieu même s’est risqué! » Et n’oubliez jamais au grand jamais que l’amour est la clé de tous les problèmes quelque soient leur taille et leur type, l’amour couvrant la patience, la mesure et le dépassement de soi (votre amour propre ce sera déjà assez).

1 Comments:

Anonymous Anonyme dirait même plus que...

Guigui,
....... relis-toi! : "né", "Nul ne sait ni le JOUR ni L' HEURE". N' oublie pas de donner aussi les auteurs de ces citations (Plaute, Térence et .........la Bible). Aussi des fois tu oublies des mots (souvent). Enfin, quelques-uns de tes passages sont "sortez les violons".

Sinon, c' est pas mal!

9:55 AM  

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