dimanche, janvier 30, 2005

Gloomy day.

Voilà, c’est fait c’est la première fois depuis le début de l’année qu’on a réussi à me mettre en rogne! Ah bravo madame! 20/20! (prononcez vinte sur vinte) Vive la France! Le tout mêlé à une latente tristesse j’ai gagné ma soirée moi!

La nouvelle est tombée hier, Jacques Villeret est mort à 53 ans, c’est plutôt jeune pour un homme à notre époque mais malheureusement de multiples problèmes l’avaient mené à des travers mauvais pour sa santé mais jamais pour son talent; en effet selon les dires de critiques cinéma, les deux derniers films parus (Malabar Princess, Vipère Au Poing; je ne les ai pas vu) montraient un homme avec un regard plus abattu et rongé que d’habitude mais avec un ton toujours aussi juste.

Cet homme faisait partie de ces acteurs d’exception qui (histoire de faire une éloge funèbre des plus banales) savait tout aussi bien jouer le comique et le dramatique mais qui savait également mettre mal à l’aise le spectateur s’attendant à un personnage type ou déstabiliser voire remettre en cause l’image que l’on avait de lui (l’acteur cette fois-ci).
Car le vrai talent d’un acteur réside en cela (même si c’est un poncif éculé dans les déclarations d’acteurs se touchant la nuit): incarner le personnage, au sens étymologique du terme [in carna = dans la chair] donc créer la confusion jusqu’à troubler le spectateur ne sachant plus trop à qui il a affaire, personnage/personne ?
Cette confusion est tout à fait palpable dans « Le Furet » de JP Mocky, réalisateur caractériel mais c’est justifié. Paraît-il encore une fois, car je ne l’ai pas non plus vu (c’est ce dont on parlait avec Adrien hier: parler de choses dont on ne sait rien, fait passer pour quelqu’un de cultivé puisque l’on « connaît » et, le plus souvent, la réaction n’est pas une de celles que l’on pourrait avoir en connaissant l’œuvre alors ça passe pour de l’impertinence ce qui est malheureusement de nos jours, trop souvent pris pour de l’intelligence, cf. Ruquier. De surcroît, les explications données pour son opinion dissidente font l’objet de peu de cas, car contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas parce que c’est nouveau qu’on n’attend pas moins son tour de parler sans écouter l’autre. cf. Fight Club).
C’est uniquement suite à mes lectures sur les différentes dépêches qui ont suivies la triste nouvelle que je me suis décidé à écrire sur cet évènement tragique et qui marquera l’histoire du cinéma français. Je dis ça plus pour moi en fait même si je sais qu’il était profondément estimé par ses pairs. En effet cet acteur m’est apparu dans tout son talent et sa majesté -à côté des autres acteurs que je connaissais déjà- lors du « Dîner de cons », même si ce n’est peut-être pas le meilleur de ses films pour les exégètes de sa filmographie, pour moi qui ai peu de connaissances sur ce plan, c’est le seul film où je suis passé du fou rire incontrôlable aux larmes réelles. Pas une moue convenue et politiquement correct pour exprimer sa compassion, quoique dans ce cas, cette attitude définit plutôt la condescendance.
Lecteur, si tu es arrivé au bout de cette phrase en l’ayant compris d’un seul coup tu peux demander ton porte-clé du fan club à la sortie.

Voilà tout ça pour dire que même n’ayant pas vu tous ses films voire peu en fait, c’est un acteur d’exception et pas seulement pour moi vu les réactions alentours et son succès auprès du public en général. Au-delà de ces considérations marchandes et sans vouloir plonger dans la philosophie de comptoir du café du commerce, il me semble évident que si un acteur, quel qu’il soit, arrive à faire ressentir des sentiments aussi forts à ne serait-ce qu’un spectateur, dans une de ses performances, c’est un Acteur au sens noble du terme et a atteint le but le plus basique mais surtout la plus fondamental de tous.

Enfin le mini-courroux (coucou) c’est au sujet du départ de Christophe Hondelatte. Le présentateur de la nouvelle version (depuis septembre 04) du 13h sur France 2 vient de faire ses adieux à la présentation, pas à la chaîne, rassurons-nous. Tout ceci non pas à cause de différends internes: ni intra-France 2, ni au niveau du duodénum, mais à cause d’un article qui a été porté à sa connaissance et qui faisait apparemment allusion à sa vie privée.
L’animateur, étant un journaliste tout ce qu’il y a de plus classique, et compétent de surcroît –ce qui change pour des présentateurs de grande écoute- n’a pas été assez aguerri pour encaisser un tel coup (il était à France Info, Inter et RTL avant, donc rien de bien oppressant concernant couverture médiatique) et ne pouvant s’en remettre, a décidé de se retirer de la présentation. Encore une fois, marque de son professionnalisme: il n’a pas mis en cause une institution journalistique, le sacro-saint 13h, à cause de ses états d’âme (n’y voyez aucune acrimonie).

Néanmoins le vrai problème qui se pose ici, outre le remplaçant qui a l’air aussi à l’aise et approprié pour la situation que le Pape pour un concours d’élocution (je suis catholique), c’est quid du reste des bons éléments du PAF ? Parce que là je le dis franchement: c’est une mini-catastrophe (d’où le mini-courroux, c’est le principe de la riposte graduée) pour la profession. Les présentateurs qui sont autre chose que des passe-plats, des arrivistes incompétents, des quidams autoproclamés journaliste ne laissant transpirer que leur ridicule et leur agaçante volonté de faire entendre leur nullité crasse ou des gaffeurs invétérés; ceux qui font, ne serait-ce que bien leur boulot, voire dans des cas d’intervention divine, ajoutent à l’intérêt et aux ouvertures de réflexion, répondent pertinemment à leurs interlocuteurs sans essayer de faire valoir la place qui les a amené à gagner à peine plus qu’un ministre (pour une fois ce n’est pas ironique…malheureusement) et bien ils se comptent sur les doigts de la main gauche.
Par contre, rassurez-vous les exemples de la première catégorie sont légion et c’est un euphémisme, tout comme ma description d’ailleurs. Je n’ai pas esquissé un seul des traits des Grands Satan du petit écran: Arthur, Cauet.
Petit, tant par l’étroitesse d’esprit qui caractérise ses programmes/ses animateurs, que par le ratio de l’intérêt que j’éprouve pour lui par rapport aux études faites sur l’évolution des gallinacés en Outre-Manche.
Alors quel avenir pour notre télévision nationale (publique tant que privée car même si certains zélés membres [je n’ose pas dire fonctionnaire ça me fait trop mal au cul de penser que je vais leur payer quelque chose plus tard] des chaînes publiques ont bien fait fermenter le débat on est encore pas tout à fait à un pied d'égalité avec TF1, alors que certaines chaînes privées relèvent considérablement le niveau), pour laquelle on ne donne plus qu’une ridicule subvention ce qui témoigne bien qu’à côté Tchernobyl est un plus grand pôle d’investissements ?

Pensée de la nuit (putain, faut que j’aille au lit): Qu'importent les marées, les vents, les assauts, toujours l'homme avisé s'accordera repos, quels que soient les courants, où qu'il largue ses amares, il trouvera moment pour fumer son pétard. (merci Manu, je vis, je chante, je danse, je bois, je jouis, je lis à la Fnac tes BDs)